Le collectif des candidats ne veut rien lâcher. Après une première journée marquée par des blessés et des arrestations, les 11 candidats veulent continuer la manifestation, ce jour.
Début de semaine mouvementé dans le centre ville d'Antananarivo.
Les premières échauffourées se sont produites vers 11 heures à Mahamasina lorsque les parlementaires de l'opposition se sont organisés pour une marche vers la Place du 13 mai.
Les députés Tiako i Madagasikara, Malagasy Miara-Miainga, le Groupe parlementaire républicain (GPR) et autres, avec le soutien des sénateurs MMM, à l'instar de Ndriana Michel Rakotondrainibe, ont tenu tête à des éléments des forces de l'ordre prêts à tout pour empêcher la manifestation.
Après 15 minutes d'accrochage, durant lesquelles les parlementaires ont subi les dures lois du maintien de l'ordre, les membres du collectif des candidats ont débarqué sur les lieux.
Accueillis avec enthousiasme par une foule qui n'attendait que leurs leaders pour faire la marche jusque dans le centre ville d'Analakely.
Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina, Andry Raobelina, Tahina Razafinjoelina, Hajo Andrianainarivelo, Jean Jacques Ratsietison, Roland Ratsiraka et Auguste Paraina se sont mis en première ligne et ils ont ainsi franchi le premier barrage des forces de l'ordre à Mahamasina.
Jusqu'à Ambohidahy où se trouvait le deuxième barrage des forces de l'ordre, la manifestation s'est déroulée dans le calme.
Bilan
Vers 12 heures et 30 minutes, les candidats, soutenus par les parlementaires et leurs partisans respectifs, ont eu droit au premier coup de bombe lacrymogène.
Puis, au niveau de la Haute Cour Constitutionnelle à l'entrée du tunnel d'Ambohidahy, les tirs se sont succédé, accompagnés par des tirs de bombes assourdissantes semant ainsi le désordre total.
Le bilan est lourd dans le camp des manifestants.
Le candidat Andry Raobelina, le coordinateur national du parti Hery Vaovao ho an'i Madagasikara (HVM), Rivo Rakotovao et le sénateur Ndriana Michel Rakotondrainibe ont été blessés.
Très vite, le calme a gagné Ambohidahy et ses alentours, laissant place aux premières réactions.
« Cette manifestation ne s'arrête pas là. Nous continuerons jusqu'à ce qu'un accord politique soit trouvé. Nous voulons la refonte de la CENI, la mise en place d'une Cour Electorale Spéciale, un gouvernement neutre pour organiser les élections et nous ne voulons pas d'un candidat qui a une nationalité autre que malgache », a ainsi fait entendre Babà Rakotoarisoa, représentant du candidat Brunelle Razafitsiandraofa.
Jean Jacques Ratsietison, quant à lui, a indiqué que « cette manifestation est le seul moyen pour se faire entendre parce que le collectif des candidats a déjà demandé l'Espace Andy By-Pass, l'ISTS Mandrimena et le Palais des sports Mahamasina mais il a toujours été refoulé par les forces de l'ordre ».
Le collectif des candidats reste toutefois convaincu que pour accéder au pouvoir, il faut passer par la voie des urnes. « Nous ne voulons pas d'un coup d'Etat, nous voulons juste des élections propres, transparentes et avec des résultats acceptés par tous. Pour l'instant, ce n'est pas le cas. C'est pourquoi nous allons continuer la manifestation », a poursuivi Jean Jacques Ratsietison.
Arrestation
Dans les autres parties de la ville, comme à Ambohijatovo, Ambatonakanga et Amparibe, des accrochages ont également été observés.
Dans la foulée de cet événement, le secrétaire général du parti TIM, Rina Randriamasinoro a été interpellé par les forces de l'ordre à Ambohijatovo et conduit à Fiadanana.
Très vite, le parti de l'ancien président Marc Ravalomanana a condamné cette arrestation et a demandé la libération immédiate de son secrétaire général.
De leur côté, les forces de l'ordre ont également indiqué que les manifestants ont fait 6 blessés dans leur camp. Après la manifestation, Marc Ravalomanana, Hajo Andrianainarivelo et Tahina Razafinjoelina ont dû rentrer chez eux avec des pneus crevés.
En tout cas, avec cette première journée de manifestation, on se demande comment le collectif des candidats va procéder pour investir la Place du 13 mai.
Les éléments qui ont été mobilisés, hier, ont quadrillé toutes les issues qui mènent au centre-ville, ne laissant aucune chance aux manifestations d'inverser le rapport de force.
Quoi qu'il en soit, Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina, Andry Raobelina, Tiana Razafinjoelina, Hajo Andrianainarivelo, Jean Jacques Ratsietison et Roland Ratsiraka sont prêts à continuer la manifestation et donnent à nouveau rendez-vous à leurs partisans ce jour.