Une formation permettant à un plus grand nombre de bénéficiaires d'avoir du contenu de qualité, en un temps relativement court, et reconnu à l'international. Tel est le chantier concocté par Mbolatiana Andriamanantsoa, à la tête du Groupement des opérateurs des technologies de l'information et de la communication, pour résorber la problématique de compétences liée au numérique à Madagascar (Goticom).
Elle présente ainsi les détails de la rencontre entre le secteur privé opérant dans le secteur et les autorités, qu'elle qualifie de « premier vrai dialogue public-privé », il y a quelques jours. « Le premier point d'alignement des deux parties lors de l'évènement concerne le capital humain, c'est-à-dire la disponibilité des compétences.
Les investissements viennent en masse, et on anticipe déjà un déficit de l'offre de compétences par rapport à la demande du secteur, dans les prochaines années. Un déficit en quantité et en qualité. Avec l'essor de la technologie, les contenus des formations dispensées sur Madagascar pourraient ne pas correspondre à la demande sur le marché et ses orientations», souligne Mbolatiana Andriamanantsoa.
Externalisation
Effectivement, le secteur du numérique a connu un développement fulgurant au cours des dix dernières années, caractérisé par des changements rapides et constants. Cette évolution a donné naissance à de nouveaux domaines émergents tels que l'essor des centres d'appels, les processus d'externalisation (BPO), ainsi que divers travaux liés au numérique tels que les services de cartographie, les entreprises de services du numérique (ESN) et le marketing digital.
Cette dynamique a non seulement conduit à l'émergence de nouveaux métiers, mais aussi à la création de sous-activités spécialisées dans le secteur. « La vraie problématique et les enjeux de ces métiers ne sont pas encore profondément cernés, et au-delà il nous faut agir pour profiter de leur dynamique », poursuit-elle. Selon le Goticom, le numérique a un vivier d'emplois de 4 000 à 10 000 postes par an. « Dans cette perspective, nous allons orienter nos jeunes vers des profils spécifiquement recherchés dans les divers secteurs, sans forcément exiger une formation d'ingénieur.
Après seulement deux années de formation, ils seront déjà employables et opérationnels », a déclaré la patronne du groupement. Selon les informations, tout est à mettre en place dans ce nouveau système, du curricula de formation jusqu'à son déploiement à l'échelle nationale, en passant par les infrastructures nécessaires. Cependant, Mbolatiana Andriamanantsoa a souligné que le secteur privé à lui seul ne pourrait assurer la mise en place de ce système de formation mais elle nécessite l'intervention du ministère du Développement numérique, de la transformation digitale, des postes et des télécommunications, du ministère de l'Enseignement technique et de la formation professionnelle, et du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.