Madagascar: Vindicte populaire à Vohipeno - Le stationnement incendié, un gendarme blessé

Voulant arracher de prison au forceps un mari incarcéré pour le meurtre de son épouse, une foule a mis en ébullition Vohipeno hier. Les manifestants ont mis le feu au stationnement et ont sérieusement blessé le commandant du groupement de la gendarmerie de Manakara. ainsi qu'un de ses hommes.

Échauffourée à Vohipeno. Réclamant qu'un homme arrêté et placé sous mandat de dépôt pour le meurtre de sa femme lui soit remis pour être lynché à mort, une foule en état d'énervement a mis le feu aux poudres au cœur de l'agglomération centrale de Vohipeno, hier. Ils ont mis le feu aux guichets et habitations de la station des taxis-brousse. Le feu s'est ensuite propagé sur des maisons voisines. Un déluge de galets s'est de surcroît abattu lors des altercations et le bilan fait état de cinq blessés dont deux gendarmes et trois civils.

Frappé d'une pierre en pleine mâchoire, le commandant du groupement de la gendarmerie nationale de Fitovinany, venu instaurer l'ordre public et conduire des pourparlers a dû être conduit dans un centre hospitalier. Les hostilités ont commencé dans la matinée, aux alentours de 9 heures lorsque des membres de la famille et personnes de l'entourage de la jeune femme tuée par son époux ont investi le stationnement de taxi-brousse pour y camper et bloquer la route.

Les émeutiers se chiffraient par centaine au début des manifestations mais leurs rangs à très vite gonflé. Devant cette situation, l'Organe mixte de conception (OMC) conduit par le chef de district a diligenté des négociations. Les autorités locales ainsi que les chefs traditionnels ont eu beau tenter de raisonner la foule mais en vain. Dans l'après-midi, alors que la circulation s'est arrêtée nette depuis des heures et que les files d'embouteillage s'étalaient sur des kilomètres dans les deux sens, les forces de défense et de sécurité, renforcées par un effectif dépêché depuis Manakara, ont décidé de disperser l'attroupement à coups de grenade lacrymogène.

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Vengeance

L'intervention était d'une efficacité manifeste. Néanmoins, les manifestants ont provoqué des incendies criminels lorsqu'ils ont battu en retraite. Le crime domestique a été commis dans la nuit du vendredi 22 au samedi 23 septembre. Au moment des faits, le couple a disparu et une maison vide dont les portes étaient laissées ouvertes n'est pas passée inaperçue par les riverains. Le lendemain, la dépouille a été retrouvée dans une rizière, localisée à une centaine de mètres de l'habitation du couple.

L'étau s'est ensuite resserré autour du mari introuvable, mis à l'index comme étant l'auteur du meurtre. Pendant le week-end, le fugitif, âgé de vingt-neuf ans a été repéré dans le village d'Analabe, situé entre Vohipeno et Manakara. D'emblée, la police saisie de l'affaire est venue l'y cueillir. Sitôt l'enquête clôturée, le mari a été présenté devant le parquet près tribunal de première instance à Manakara qui l'a placé en détention préventive. Réclamant que le prévenu soit ramené à Vohipeno pour être lynché à mort, les personnes de l'entourage de la défunte, âgée de vingt-quatre ans, ont voulu mettre la ville à feu et à sang.

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