Au Liberia, dans tout juste une semaine, près de cinq millions d'électeurs seront appelés à voter pour un nouveau président. L'occasion de faire un point sur le chef de l'État sortant, George Weah, qui achève un mandat de six ans. A-t-il tenu ses promesses ? Comment les Libériens perçoivent-ils les actions menées par l'ancienne star du football ? Exemple avec le secteur de l'éducation, à l'université du Liberia.
À l'université, les étudiants retiennent une mesure phare de George Weah : la gratuité des frais d'inscription. Cette mesure a permis d'attirer plus de jeunes. Mais Mohammed Bah, étudiant en master, relativise l'intérêt de cette réforme. « Théoriquement, les frais d'inscription ont été supprimés. Mais en réalité, les étudiants doivent payer 5% de leur scolarité. On doit payer certains frais, plus les fournitures. Donc ce n'est pas totalement gratuit. »
Manque de moyens pour le supérieur
Plusieurs étudiants patientent près d'une salle de classe. Parmi eux, Ahmed Sesay, étudiant en sociologie, déplore le manque de moyens alloués à l'enseignement supérieur. « Il n'y a pas d'amélioration. On est obligé de venir bien avant chaque cours : si vous arrivez après le professeur, vous devrez vous assoir au fond de la salle de classe et rester debout pendant toute la durée du cours. Il y a beaucoup trop d'étudiants par rapport aux capacités d'accueil de cette université. »
Encourager les jeunes
Abednego Klamah espère un jour être fonctionnaire pour servir son pays. Pour cet étudiant de 21 ans, il faut aussi encourager les jeunes qui sortent du circuit scolaire bien avant le bac. « Il faut investir dans le système éducatif, en créant par exemple des contrats courts, à durée limitée, pour les élèves qui quittent l'enseignement secondaire très tôt. Ça leur permet d'avoir une expérience professionnelle. C'est une manière de créer des opportunités aux jeunes. »
George Weah promet d'investir dans la construction de nouvelles écoles, dans la formation des enseignants et le développement des filières scientifiques.