Luanda — Une plateforme de données statistiques sur la violence domestique en Angola a été lancée lundi, à Luanda, par le Ministère de l'Action Sociale, Famille et Promotion de la Femme (MASFAMU).
La plateforme est un outil numérique destiné à soutenir les services de prévention de la violence domestique et de protection des victimes en Angola.
Le portail des victimes www.violeçadomestica.ao est l'adresse qui offre des fonctionnalités à différents types d'utilisateurs, à travers une interface graphique simple, intuitive et facilement accessible, depuis n'importe quel appareil ayant accès à Internet.
Sur le portail, il est possible de faire un signalement, de consulter des informations utiles sur la prévention de la violence domestique, d'envoyer des suggestions, de rechercher des services de soutien et de protection pour les victimes, de recevoir des conseils et une orientation.
Le lancement de cette plateforme est l'aboutissement d'une série d'actions menées dans le cadre des célébrations de la Journée internationale de la non-violence.
A l'occasion, la ministre de l'Action Sociale, Famille et Promotion de la Femme, Ana Paula do Sacramento Neto, a déclaré que la violence domestique continue d'être un problème qui enlève la paix à d'innombrables familles angolaises, dont les victimes sont principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées.
"Comme vous le savez, la violence domestique fait partie du catalogue des délits complexes dont l'action pour combattre et tenir pénalement responsable l'auteur constitue une tâche très ardue, tout cela parce qu'elle se produit, en règle générale, à l'intérieur des murs, c'est-à-dire à l'intérieur de l'environnement familial", a-t-elle indiqué.
Selon la ministre, les organes formels de contrôle pénal ne peuvent agir qu'en déclenchant la procédure pénale compétente contre l'agresseur sur plainte de la victime, d'un parent ou d'un voisin qui a été témoin ou a pris connaissance d'un tel comportement criminel.
Ana Paula de Sacramento Neto a souligné que dans ce type de délits, la plainte apparaît comme l'élément clé, sans lequel il ne sera presque jamais possible de traduire en justice ses agents pour répondre des délits commis.
Conscient de cette réalité, a-t-elle dit, le législateur angolais a attribué la violence domestique à la nature d'un délit public, précisément pour faciliter le signalement, en permettant que celui-ci soit réalisé par toute personne qui, d'une manière ou d'une autre, a été témoin ou a eu connaissance de l'acte criminel.
D'autre part, la gouvernante a ajouté que la victime dénonce rarement son agresseur, principalement en raison du lien familial qui les unit et parce que, assez souvent, l'agresseur est le garant des moyens de subsistance de la famille et des autres membres de la famille.
« Afin de prévenir et de combattre rapidement et efficacement le phénomène de la violence domestique, il est essentiel de créer un mécanisme institutionnel de collecte, de stockage et de traitement des données sur le sujet analysé, capable de nous fournir les informations et les chiffres les plus précis possible sur ce qui se passe réellement dans le pays en matière de violence domestique", a expliqué la ministre.
La responsable a rappelé qu'au cours de l'année 2022, les Centres de Conseil directement contrôlés par le MASFAMU ont enregistré huit mille 348 cas de violence domestique dans 11 provinces, dont deux mille 105 contre des hommes et six mille 243 contre des femmes.
Selon la ministre, le MASFAMU a créé la Plateforme de Données Statistiques sur la Violence Domestique, convaincu qu'avec son entrée en activité, le pays disposera d'un mécanisme de collecte et de traitement des données sur le nombre de cas de violence domestique enregistrés quotidiennement.
Dans le même sens, la ligne téléphonique avec le terminal 15020 a été réactivée pour offrir à la société un autre canal pour signaler tous les types de violences dont elle est victime ou dont elle a connaissance.
Il s'agit d'une ligne téléphonique largement diffusée et fonctionnant à l'échelle nationale, contribuant de manière significative à l'augmentation du nombre de plaintes, facilitant ainsi la découverte des agresseurs, ainsi que leur responsabilité pénale. Il servira de mécanisme de collecte de données sur le nombre de cas de violence domestique survenus.
Dans le cadre de la Journée internationale de la non-violence, le MASFAMU, à travers l'INAC, profite de l'occasion pour lancer la campagne avec le Club d'arts martiaux Dibanda Nzaze Conexão, qui s'aligne sur les actions de protection et de promotion des droits de l'enfant sur la base des 11 engagements assumés par le gouvernement angolais.
Les données indiquent que le Centre de Conseil Familial du MASFAMU de Luanda, CAF-Maianga, a enregistré, de janvier à octobre 2023, 902 cas de plaintes en face à face et avec la réactivation de la ligne 15020 SOS-Violence Domestique, ils ont reçu 226 appels utiles, faisant référence aux signalements de violences domestiques, dont 135 émanent d'hommes et 128 de femmes.