Congo-Kinshasa: Justice - L'Asadho et l'Odep exigent la libération de Stanis Bujakera

L'Association africaine de défense des droits de l'homme (Asadho) et l'Observatoire de la dépense publique(Odep) pensent que ce professionnel des médias a été incarcéré pour des raisons qui ne seraient pas liées à sa profession de journaliste.

Dans une conférence de presse tenue à Kinshasa, l'Association africaine de défense des droits de l'homme et l'Observatoire de la dépense publique se sont dits très inquiets par le maintien de Stanis Bujakera, journaliste à Actualité.cd et correspondant de Reuters et de Jeune Afrique en République démocratique du Congo (RDC). Pour ces deux organisations, la loi congolaise sur la liberté de la presse a eté violée de manière manifeste par ceux qui mettent en cause ce professionnel des médias.

Asadho et Odep relèvent, dans cette affaire, certaines considérations. Pour ces ONG, en effet, les autorités congolaises ont violé l'article 104 de la loi sur la liberté de la presse qui organise le droit de réponse et de rectification. " Pourquoi les autorités congolaises ont-elles saisi directement la justice en lieu et place de faire usage de cet article qui organise le droit de réponse en matière de délit de presse ?", se sont demandé l'Asadho et l'Odep. Et de souligner que conformément à l'article 112, la personne lésée ne peut saisir la justice que si le droit de réponse lui a été refusé. Pour l'Asadho et l'Odep, les autorités judiciaires exigent que Bujakera divulgue sa source d'information en violation de l'article 96 de la loi sur la liberté de la presse qui interdit au journaliste de divulguer sa source.

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Dans l'esprit de l'article 127 de la loi sur la liberté de la presse, ont-ils fait savoir, c'est le directeur de publication ou directeur de programme qui porte pénalement et civilement la responsabilité de la publication dans son journal de tout article non signé. Et de se demander pourquoi poursuit-on Stanis Bujakera pour un article qu'il n'a pas signé ? Avec ces éléments qui motivent leur argumentaire, l'Asadho et l'Odep disent estimer que Stanis Bujakera est en détention pour des raisons autres que celles liées à l'exercice de sa profession de journaliste, en ce sens qu'il n'a pas bénéficié de toutes les garanties organisées par la loi sur la liberté de la presse qui assure la protection de la profession de journaliste. Ils exhortent le président de la République à veiller à ce que toutes les institutions respectent les lois du pays dont celle relative à la liberté de la presse. Alors que les autorités judiciaires sont appelées à constater que les exigences prescrites par la loi sur la liberté de la presse avant la mise en cause d'un journaliste n'ont pas été observées et de libérer Stanis Bujakera.

L'Asadho et l'Odep recommandent, par ailleurs, aux organisations de la société civile et médias de se mobiliser pour que les lois de la République soient respectées par toutes les institutions pour éviter l'arbitraire et le règlement des comptes. Les deux organisations rappellent que Stanis Bujakera avait été arrêté en date du 8 septembre 2023 au motif qu'il aurait publié dans le journal Jeune Afrique un article mettant en cause les renseignements militaires dans l'assassinat du député Chérubin Okende, ancien ministre de Transport, sur base d'une note confidentielle qui émanerait de l'Agence nationale des renseignements (ANR). Une note qualifiée de fausse par les autorités du pays.

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