Afrique de l'Ouest: Sahel - La région risque de s'effondrer sur elle-même

«Le Sahel risque de s'effondrer sur lui-même» : malgré ses échecs, la France s'estime indispensable.

« Le Sahel risque de s'effondrer sur lui-même », estime le ministre français des Armées dans un entretien publié sur le site du quotidien français Le Parisien, notant que le djihadisme a repris de plus belle dans la région. Des déclarations destinées à diminuer les critiques qui se sont multipliées après les mécomptes français dans cette région.

Sébastien Lecornu réfute l'idée que le départ des militaires français du Mali, du Burkina Faso, et bientôt du Niger, soit un échec de la politique française au Sahel. « C'est un échec pour les pays en question », selon lui. Néanmoins, la réalité du terrain démontre que la France n'a jamais pu éradiquer la menace djihadiste au Sahel.

« Le régime malien a préféré (le groupe de mercenaires russe) Wagner à l'armée française. On voit le résultat: la région de Bamako est depuis encerclée par les djihadistes », a-t-il argué. « Le Sahel risque de s'effondrer sur lui-même. Tout cela se terminera d'ailleurs très mal pour les juntes en question ».

« Et on nous dit que le problème c'est la France ! Nous avons été une solution pour la sécurité du Sahel », a-t-il encore prétendu, ajoutant que la France était parvenue à neutraliser la plupart des cellules djihadistes et « mis en sécurité » des milliers de civils avant d'être contrainte de partir.

« Il a suffi qu'on nous invite à partir pour que le terrorisme reprenne », déplore-t-il, citant le cas du Burkina Faso, qui depuis le coup d'Etat de septembre 2022, a enregistré « 2.500 morts liés au terrorisme ».« Le Mali est au bord de la partition, et le Niger poursuivra malheureusement la même direction », prévient-il.

« Est-ce notre faute si certains acteurs locaux préfèrent les luttes de clans au mépris de la démocratie, plutôt que de lutter contre le terrorisme? Je ne le crois pas », a-t-il enfin déclaré.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.