Mali: Mouvement des Fama en direction du septentrion - La guerre de Kidal aura-t-elle lieu ?

analyse

L'armée malienne a entamé, depuis le lundi 2 octobre 2023, un mouvement en direction de la région de Kidal, fief de la rébellion touareg, selon des sources sécuritaires.

Ce mouvement de troupes vers le septentrion malien, suscite des interrogations. La guerre de Kidal aura-t-elle lieu ? Jusqu'où ira le bras de fer entre Bamako et Kidal ? Va- t-on crever l'abcès entre protagonistes qui se regardaient depuis en chiens de faience? Autant de questions qui n'ont pas, pour l'instant, de réponses.

Tout ce que l'on sait, c'est que les FAMa font mouvement vers Kidal. Ce qui pourrait mettre davantage en danger l'accord d'Alger et la réconciliation au Mali, signé à Alger en 2015, qui avait pourtant suscité des espoirs de paix à toute la sous-région ouest-africaine en général et au peuple malien en particulier. Mais ça, c'était avant.

De 2015 à aujourd'hui, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Et les choses sont allées crescendo depuis un certain temps. Finalement, ce que certains redoutaient, semble arriver ! La reprise des hostilités entre l'Armée malienne et les rebelles Touaregs.

Que compte faire Bamako en mettant en branle toute cette logistique en route vers Kidal ? Et qui est responsable de cette nouvelle dégradation de la situation?

Difficile d'y répondre, mais selon certaines indiscrétions, l'armée malienne veut être dans les casernes autrefois occupées par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), qui est en train de plier progressivement bagage.

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Il est temps pour les frères ennemis maliens, de se parler pour trouver une solution durable à la malienne

Une chose impensable pour les trois entités réunies au sein de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) qui accusent Bamako d'avoir violé l'accord de paix d'Alger. Si affrontements il y a, ce sont les populations civiles qui payeront un lourd tribut.

Une population qui souffre déjà des affres de cette guerre depuis des décennies. Qui pis est, l'évolution de cette situation intervient dans un contexte où le JNIM annonce un blocus sur certaines villes du pays. Encore plus grave, il n'existe plus de force tampon qui pourrait s'interposer pour éviter le pire.

C'est pourquoi il est temps pour les frères ennemis maliens, qu'ils soient du Nord, du Sud, de l'Est ou de l'Ouest, de se parler pour trouver une solution durable à la malienne. Car, s'il y a guerre, ce ne sont ni les Algériens, ni les Français, ni les Burkinabè, ni les Nigérien, encore moins les Russes qui vont mourir, mais bien des Maliens.

Et les deux camps doivent avoir cela à l'esprit. C'est aux autorités maliennes de prendre les dispositions pour protéger les populations civiles. Pour cela, elles devraient prendre au sérieux la nouvelle configuration tout en luttant contre les groupes armés terroristes qui écument le reste du pays.

Pour ce faire, elles doivent travailler à réduire les fronts comme celui ouvert suite au report des élections, qui pourrait entraîner des remous au sein de la classe politique, mais aussi de la société civile qui donnent déjà de la voix. Ne dit-on pas que « Qui trop embrasse mal étreint »?

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