La date du 3 octobre 2023 restera gravée dans les annales de la recherche dans le domaine de la santé au Burkina et dans le monde. En effet, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a validé le vaccin anti paludique R21 Matrix-M, développé par des chercheurs burkinabè, en collaboration avec d'autres chercheurs à l'étranger.
On le tient enfin ce grand jour ! Sommes-nous tentés d'affirmer. D'autant, cela fait belle lurette que les chercheurs étaient en quête d'un vaccin à même de stopper la « fièvre des marais », cause de beaucoup de décès dans le monde. En 2021, le nombre de décès liés au paludisme, était estimé à 619 000 personnes.
Pour ce qui est du pays des Hommes intègres, au cours de l'année 2022, il a été enregistré 11 656 675 cas de paludisme avec 539 488 cas de paludisme grave et 4 243 décès, dont 2 925 enfants de moins de 5 ans.
Dans un tel contexte éprouvant sur le plan sanitaire, l'on ne peut que se féliciter de la validation du vaccin R21 Matrix-M. C'est une très bonne nouvelle.
Cette décision qui donne quitus pour la large diffusion de ce vaccin, le deuxième du genre, après le vaccin RTS-S, sonne comme un grand espoir pour des millions de personnes surtout les enfants dans tous les pays en proie à la malaria.
Et ce, d'autant plus qu'avec 77% d'efficacité, ce vaccin reçoit le label de l'OMS, toute chose qui ouvre la voie à son developpement par Serum Institut of India qui compte fabriquer 100 millions de doses chaque année dans ses usines.
Les chercheurs burkinabè honorent aujourd'hui le Burkina et l'Afrique tout entière
On n'exagérerait pas en affirmant que le vaccin vient renforcer ainsi les différentes approches en matière de lutte contre le paludisme sur le continent noir.
Il faut le dire, la sensibilisation, la communication pour le changement de comportement et l'utilisation des moustiquaires imprégnées à longue durée d'action, ont produit des résultats mitigés.
C'est dire si cette découverte est un soulagement pour les populations et les différents Etats qui investissent énormément pour contrer la maladie.
Ce vaccin qui, jusque-là, était recommandé dans trois pays africains, à savoir le Ghana, le Nigeria et le Burkina, pourrait être produit à grande échelle pour satisfaire les besoins des différents pays.
Cela dit, il faut maintenant souhaiter la multiplication des laboratoires en Afrique afin de faire face à la demande et de réduire le prix de cession de ce vaccin.
Les chercheurs burkinabè à qui l'on disait qu'ils "cherchent sans trouver", honorent aujourd'hui le Burkina et l'Afrique tout entière. Cette avancée montre que l'Afrique est capable de compter sur elle-même pour relever les défis auxquels elle est confrontée dans bien des domaines.