Afrique: Piratage audiovisuel - Le Congo veut s'attaquer au réseau des diffuseurs illégaux

Une conférence sur la fraude et le piratage audiovisuel a réuni, le 3 octobre, à Brazzaville, les pouvoirs publics, sociétés de diffusion, experts et organisations de la société civile. Les participants espèrent ainsi pousser le gouvernement à renforcer le dispositif répressif, tout en insistant sur la sensibilisation du grand public.

Le Congo est confronté à la recrudescence du piratage audiovisuel via l'internet, les téléchargements illicites, les diffusions illégales directes, les faux décodeurs... Même si au niveau national les dommages ne sont pas encore chiffrés, l'ampleur du fléau inquiète les acteurs du secteur, notamment le principal diffuseur Canal+ et son réseau de partenaires. Le piratage audiovisuel engendre, chaque année, des pertes estimées à 120 milliards de francs CFA.

Initiée par l'Organisation non gouvernementale (ONG) Pratic, la conférence sur la fraude et le piratage audiovisuel vise à sensibiliser aux conséquences socio-économiques du phénomène. D'après le président de l'ONG Pratic, Luc Missidimbazi, l'idée est d'inciter les parties prenantes à une maîtrise des technologies, au partage d'expériences et à l'élaboration d'une stratégie nationale contenant des outils et modes de lutte contre le piratage. « Cette conférence n'est que le début d'un programme de lutte qui nécessitera l'implication du gouvernement, des partenaires et des experts », a-t- il assuré.

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En matière de législation, le pays dispose d'une batterie juridique spécifique, à l'instar de la loi n°27-2020 du 5 juin 2020 portant lutte contre la cybercriminalité, loi n°26-2020 du 5 juin 2020 sur la cybersécurité ainsi que la loi 15-2001 du 31 décembre 2001 sur le pluralisme dans l'audiovisuel public. L'élaboration constitue des avancées dans le domaine de la lutte anti-piratage, mais les participants exhortent les autorités à durcir le dispositif répressif, à travers la formation des autorités judiciaires (magistrat, avocat, officier de police judiciaire).

Pour l'instant, les autorités emploient des solutions telles que le blocage des adresses IP des pirates et des chaînes des faux diffuseurs. Les mesures jusqu'alors employées sont insuffisantes pour stopper le fléau, a décrié Flavien Levacher, l'un des intervenants. Celui-ci a insisté sur la formation continue des techniciens au sein des sociétés de diffusion, ainsi que ceux évoluant dans les institutions dédiées à la lutte contre le piratage.

Le thème de la rencontre, « Décryptage du piratage audiovisuel : enjeux techniques et solutions », interpelle toutes les parties prenantes au premier rang desquelles le gouvernement, a souligné le ministre de la Communication et des Médias, Thierry Lézin Moungalla. Outre les conséquences sur les sociétés de diffusion et les recettes fiscales, le piratage constitue une menace pour l'industrie audiovisuelle ou créative et l'emploi. « Le gouvernement réitère son engagement à renforcer le cadre législatif », a déclaré le ministre de tutelle.

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