Regroupées au sein d'un consortium, quatre ONG congolaises ont proposé mardi 3 octobre à Brazzaville dans un manifeste l'instauration d'une transition politique consensuelle et apaisée. Ces organisations veulent éviter que les derniers coups de force et putschs survenus sur le continent ne gagnent aussi le Congo, dont le président Denis Sassou-Nguesso est au pouvoir depuis 26 ans.
L'Observatoire congolais des droits de l'Homme (OCDH) et le Mouvement citoyen Ras-le-bol figurent parmi les signataires de ce manifeste, tout comme le Forum pour la gouvernance et les droits de l'Homme (FGDH) que dirige Maixent Agnimbat Emeka.
Une transition au Congo devient inévitable selon lui : « C'est que ça devient un besoin urgent, parce que rien ne dit que ce qui est arrivé au Mali, au Burkina, au Niger et au Gabon ne va jamais arriver chez nous. La preuve en est que le procès Dabira a montré qu'il existe des velléités au sein de l'armée congolaise. Et, nous disons qu'il faut anticiper les choses », a-t-il indiqué.
Ancien inspecteur de l'armée congolaise, le général Norbert Dabira a été jugé et condamné à 5 ans de prison ferme pour avoir tenté d'assassiner le chef de l'État Denis Sassou Nguesso en 2018, selon la justice. L'homme de 74 ans a purgé sa peine et a retrouvé sa liberté il y a quelques mois.
Les ONG ne proposent pas de chronogramme pour cette transition : « C'est justement le président Denis Sassou Nguesso que nous interpellons en tant que père de la Nation, afin d'enclencher un processus qui va permettre de remettre le Congo sur les rails, explique Maixent Agnimbat Emeka. On ne peut pas fixer de délais, mais idéalement il faut le faire avant les élections prochaines. »
La prochaine présidentielle est prévue en 2026 et la démarche des ONG épouse celle d'une partie de l'opposition congolaise. Le pouvoir n'a toujours pas réagi.