Le conseil oecuménique des églises chrétiennes insiste sur la nécessité d'un dialogue afin d'éviter que les tensions actuelles ne dégénèrent.
Les chefs des églises historiques ont tiré sur la sonnette d'alarme sur l'imminence d'une crise. Ils craignent également une guerre civile et ont invité au dialogue lors de leur annonce de la semaine dernière. Hier encore, ces influents leaders chrétiens revenaient à la charge et insistaient sur la nécessité du dialogue.
En moins d'une semaine, le conseil oecuménique des églises chrétiennes (FFKM), qui est dirigé par les leaders de l'église catholique romaine, de l'église luthérienne, de l'église réformée FJKM et de l'église anglicane, a sorti un nouveau communiqué qui appelle les parties prenantes de la scène politique à s'asseoir sur une même table et de dialoguer, avant l'organisation des scrutins.
C'est la seule option qui est soutenue, jusqu'ici, par la puissante organisation religieuse FFKM, laquelle a déjà manifesté sa volonté et sa disponibilité à conduire cette médiation.
Pressions
Dans la démarche initiée par le FFKM, les adversaires de Andry Rajoelina à l'élection du 9 novembre prochain trouvent la solution idoine pour dénouer les tensions qui persistent.
Douze candidats ont, une fois de plus, rencontré les chefs d'église hier en fin d'après-midi à Ampandrana, au bureau de la présidence de l'église FJKM.
Il s'agit de la seconde rencontre officielle de ces derniers avec les dirigeants du FFKM depuis la semaine dernière. Andry Rajoelina, quant à lui, a boycotté la réunion.
L'ancien président n'a pas fait le déplacement ni dépêché son représentant.
Le candidat du parti TGV veut prendre ses distances à l'initiative du FFKM et fonce sur le processus électoral déjà en marche.
Le dialogue est rejeté dans le camp de l'ancien président de la République qui n'entend pas céder face aux pressions des autres candidats.
Plusieurs partisans de Andry Rajoelina, députés, maires et chefs de partis politiques, d'autres opérateurs économiques, ont organisé, hier, une manifestation dans l'enceinte du quartier général du candidat à Ankorondrano.
Violence
La rue est choisie par les autres candidats pour engager un nouveau rapport de force. Mais le gouvernement ne se laisse pas faire et déploie d'énormes moyens humains, matériels et financiers pour mater le mouvement initié par le collectif des candidats.
L'accès à la place mythique du 13 mai est verrouillé par des milliers de forces de l'ordre qui n'hésitent pas à faire usage de leurs prérogatives dans le cadre du maintien et du rétablissement de l'ordre.
Le FFKM n'a pas tardé à réagir.
Hier matin, les chefs d'église ont sorti un communiqué qui énonce leur souhait de laisser le champ libre à l'expression.
Ils craignent la perte de vies humaines et font appel également pour « éviter toutes formes de violences ». A ce sujet, les projecteurs sont braqués sur les forces de sécurité qui sont accusées pour avoir été « violents », d'après les manifestants depuis lundi. Le FFKM exhorte également toutes les parties prenantes à « cesser tout discours haineux qui puisse conduire à la confrontation ».