Ziguinchor — Les avocats d'Ousmane Sonko ont déposé un recours auprès du tribunal de grande instance de Ziguinchor (sud) en vue de l'annulation de la radiation de l'opposant des listes électorales, a constaté l'APS, mercredi.
"Ousmane Sonko a fait l'objet d'une mesure de radiation des listes électorales", a dit Me Djiby Diagne, un membre du collectif d'avocats défendant ses intérêts dans cette affaire.
"Ousmane Sonko ne s'en est rendu compte que vendredi dernier, lorsqu'il a envoyé son mandataire retirer ses fiches de collecte de parrainages", a déclaré Me Diagne aux journalistes, après le dépôt du recours.
Des sources officielles ont fait état, depuis plusieurs semaines, de la radiation de M. Sonko du fichier électoral, à la suite de son arrestation. Un huissier de justice n'a pas été commis pour remettre la notification de sa radiation du fichier électoral à l'opposant, selon ses avocats.
"C'est la raison pour laquelle le pool d'avocats a introduit un recours" auprès du tribunal de grande instance de Ziguinchor en vue de l"'annulation" de cette mesure.
"Cette procédure va prospérer", a soutenu Djiby Diagne, ajoutant que les moyens mobilisés pour la défense de leur client "sont costauds".
La coalition Sonko 2024 a dénoncé, vendredi dernier, le "refus" de la direction générale des élections (DGE) de remettre au mandataire d'Ousmane Sonko, le député Mohamed Ayib Daffé, la fiche de collecte des parrainages des candidats à l'élection présidentielle du 25 février 2024.
La Cour suprême sera saisie par les leaders de Sonko 2024 en vue de l'annulation de la décision de la DGE, a annoncé M. Daffé, le même jour.
"Toute la documentation nécessaire pour être en règle a été réunie"
"Toute la documentation nécessaire pour être en règle a été réunie. Nous nous sommes présentés à la DGE avec un dossier complet, qui comporte les documents dûment signés par le candidat à la candidature de Sonko 2024, Ousmane Sonko, les notifications du mandataire, du coordonnateur national du parrainage du candidat, des 14 délégués régionaux et de leurs suppléants", a argué M. Daffé à sa sortie des locaux de la direction générale des élections.
Ousmane Sonko, le candidat de Sonko 2024, a été arrêté le 28 juillet dernier. Trois jours plus tard, il a été inculpé d'appel à l'insurrection, d'association de malfaiteurs, d'atteinte à la sûreté de l'État, de complot contre l'autorité de l'État, etc.
Le jour de son inculpation, le ministre de l'Intérieur, Antoine Diome, a annoncé la dissolution de son parti, Pastef-Les patriotes.
"Pastef, à travers ses dirigeants et ses instances, a fréquemment appelé ses partisans à des mouvements insurrectionnels", a argué M. Diome, ce que les responsables de ladite formation politique et ses militants ne cessent de nier.
M. Sonko est arrivé troisième à l'élection présidentielle de 2019, derrière l'ancien Premier ministre Idrissa Seck et Macky Sall, qui s'est fait réélire lors de ce scrutin. Pastef-Les patriotes et ses alliés constituent l'un des principaux groupes parlementaires de la législature actuelle.