Dakar — La Banque mondiale craint une "décennie perdue" pour l'Afrique subsaharienne en raison du ralentissement des principales économies de la région, estimant que "pour l'année en cours, la croissance devrait atteindre 2,5% alors qu'elle était de 3,6% l'année dernière".
"Pour l'année en cours, la croissance devrait atteindre 2,5% alors qu'elle était de 3,6% l'année dernière", selon les prévisions de croissance de la BM, publiées mercredi.
« Une croissance faible entraîne une réduction de la pauvreté plus lente qu'espéré et une croissance des emplois réduite alors que plus de 12 millions d'Africains rejoignent le marché du travail chaque année », a souligné le chef économique de la Banque pour l'Afrique, Andrew Dabalen.
D'après lui, « il est plus urgent que jamais que les responsables politiques améliorent leurs économies afin de favoriser la croissance et de meilleurs emplois pour les habitants ».
La Banque mondiale s'inquiète notamment du fait que le PIB par habitant en Afrique subsaharienne n'a pas progressé depuis 2015, avant de signaler que la "croissance de cet indicateur pourrait être tout juste de 0,1% par an sur la période 2015-2025 ».
Parmi les premières causes de ce ralentissement, l'institution pointe "la multiplication ces dernières années des tentatives visant à déstabiliser les gouvernements par des moyens anticonstitutionnels, les violences (...), voire de forte récession dans certains pays à l'image du Soudan, confronté à un conflit qui s'installe dans le temps et dont l'économie devrait reculer de 12% cette année."
Ainsi, la Banque mondiale constate que »le surendettement reste un élément d'inquiétude » qui pèse beaucoup sur les économies subsahariennes, relevant que 21 pays de la région présentent un risque élevé de surendettement extérieur ou sont déjà en surendettement.
Malgré cette situation complexe, la Banque note que certains aspects s'améliorent notamment l'inflation qui est "moins marquée cette année qu'en 2022", chutant de 9,3% à 7,3%.