L'Union de forces de la résistance (UFR) de Timan Erdimi, l'un des principaux mouvements signataires en août 2022 de l'accord de paix de Doha est monté au créneau pour dénoncer l'absence de toute avancée dans la mise en oeuvre de la composante militaire de l'accord, basée sur la mise en place d'un programme DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion).
La mise en oeuvre de l'accord de paix de Doha devait commencer le jour même de sa signature le 8 août 2021, avec l'installation d'un comité de concertation et de suivi de sa mise en oeuvre composé de neuf membres : trois représentants du gouvernement, trois des mouvements politico-militaires et trois autres de la communauté internationale, selon l'article 3 alinéa 20 de ce texte.
Son rôle est crucial dans la mise en oeuvre de tout le processus de DDR, depuis le cantonnement des combattants issus des politico-militaires jusqu'à leur intégration dans les corps de défense et de sécurité ou leur réintégration dans la vie civile.
Pas de comité de suivi
Car c'est ce comité qui devait, si on s'en tient aux termes de l'accord de Doha, assurer « la supervision et la coordination » des activités d'une Commission nationale chargée de la mise en oeuvre du DDR, ainsi que celle des équipes mixtes de liaison, qui doivent concrétiser ce programme sur le terrain.
Cela n'a pas été fait. Le pouvoir de transition a tenté de contourner cette disposition, dénoncent aujourd'hui les ex-rebelles, en mettant en place il y a trois mois la seule commission nationale chargée de la mise en oeuvre du DDR, et qui a été placée sous « l'autorité directe du Premier ministre de transition », pointe l'un d'eux. « On est loin, très loin de la lettre et de l'esprit de l'accord de paix de Doha », a-t-il martelé.