Près de 300 hommes d'origine subsaharienne sont arrivés sains et saufs mardi 3 octobre au port de La Restinga, sur l'île canarienne d'El Hierro. Le même jour, les secours accueillaient plus de 500 migrants, un chiffre inédit pour la petite île la plus à l'ouest de l'archipel espagnol. Parmi eux, une grande majorité de Sénégalais alors que cette route très dangereuse est de plus en plus empruntée.
C'est la première fois qu'autant de migrants débarquent à bord de la même pirogue aux Canaries. Deux cent quatre-vingt-huit hommes, dont dix mineurs, sont arrivés sains et saufs au port de La Restinga mardi et d'autres embarcations ont suivi. Au total, L'île d'El Hierro, la plus à l'ouest de l'archipel espagnol, a comptabilisé 500 en une seule journée. À bord, presque tous étaient sénégalais, souligne l'ONG espagnole Caminando Fronteras.
Les Canaries accueillent un nombre croissant de réfugiés venus d'Afrique : autour de 15 000 depuis janvier, 20% de plus que l'an dernier, selon le ministère espagnol de l'Intérieur. Et ce malgré la dangerosité de cette route maritime. Selon l'Organisation internationale des migrations, 140 personnes y ont trouvé la mort depuis le début de l'année. Caminando Fronteras, qui reçoit les appels au secours des clandestins ou de leurs proches, parle quant à elle de près de 800 morts et disparus. « Le phénomène s'est accentué depuis la fin du mois de mars, à cause de l'instabilité politique au Sénégal, observe l'association espagnole. Toutes ces arrestations au Sénégal poussent les jeunes à partir. »
Si la majorité des pirogues qui visent les Canaries viennent du Sénégal et transportent des Sénégalais, d'autres viennent de Mauritanie, avec à leur bord des migrants des pays du Sahel - en majorité des Maliens, actuellement. Des pirogues et des bateaux pneumatiques quittent aussi les côtes sud du Maroc, avec à leur bord des Marocains, mais aussi des migrants subsahariens réfugiés jusque-là au royaume chérifien.