Guinée: Comment le musée national a procédé au précieux inventaire de ses collections

En Guinée, le musée national vient de faire l'inventaire de ses collections. L'opération s'est terminée le 25 septembre 2023. La dernière fois qu'une telle opération a été menée, c'était en 1996. En France, par exemple, elle doit avoir lieu tous les 10 ans et c'est inscrit dans la loi. Pour un musée, faire l'inventaire des collections est essentiel. Il ne peut pas fonctionner normalement s'il n'a pas une vision précise des objets qu'il détient. Reportage dans les locaux de celui basé à Kaloum.

Il y a de l'effervescence ce matin-là au musée national de Guinée.

Boubacar Diallo, chef du département inventaire et collecte du musée : « Comme vous voyez, nous sommes en pleine activité de récolement des collections du musée national de Guinée ».

Le « récolement » a débuté le 1er août. Boubacar Diallo sert de guide à RFI : « Le récolement, c'est un processus qui consiste à vérifier l'existence et vérifier nos collections en les comparant à ce que nous avons dans nos documentations ».

Dans une petite pièce, des ventilateurs accrochés au plafond brassent un air suffoquant. : « Là, vous avez la réserve, c'est la réserve principale qui contient la plus grande majorité, le plus grand nombre des collections ethnographiques que le musée conserve. »

« Il y a des objets que moi-même j'ai découverts »

Sur des étagères en bois sont entreposés des dizaines d'objets. On reconnaît des instruments de musique, là un masque Nimba : « Numéro d'inventaire 2004 0113 MNC, tambour sablier en bois... »

Les uns après les autres, les objets sont sortis de l'obscurité, dépoussiérés, examinés par une équipe de dix personnes. Leur état et leur numéro d'identification sont inscrits sur une fiche : « Cela permet aussi à l'équipe qui récole, toute l'équipe du musée, d'avoir une idée claire des collections que nous conservons. Il y a des objets que moi-même j'ai découverts pour la première fois... »

Cette fois, le récolement a été informatisé. Le musée disposera désormais d'une base de données facile à consulter.

«Les établissements qui ne bénéficient pas d'inventaire sont directement à la merci des vols» Les démarches de récolement permettent de lutter contre le trafic des oeuvres d'art : c'est ce que souligne Sunna Altnoder, cheffe d'unité du Patrimoine mobilier et des musées au secteur de la culture de l'Unesco. L'organisation mène des actions en Afrique et sur d'autres continents pour former les gestionnaires de musée et réaliser des inventaires.

« Les établissements qui ne bénéficient pas d'inventaire sont directement à la merci des vols et des trafics illicites potentiels, explique-t-elle au micro de Guilhem Fabry. Parce que les inventaires, en fait, sont partie intégrante de la protection, de la préservation et de la gestion du patrimoine culturel ».

Elle indique : « Nous avons eu des ateliers cette année. Nous allons avoir un autre atelier en Afrique de l'Ouest en décembre, où nous avons à nouveau de nombreux professionnels des musées qui seront formés. Deux bonnes pratiques qu'on peut citer : c'est par exemple le musée des Arts, rites et traditions du Gabon, qui a travaillé depuis plusieurs années à la réaffectation des pièces de stockage des collections du musée et aussi à la réalisation d'un inventaire complet des pièces. Et également le Rwanda qui travaille à la mise en oeuvre d'un système d'inventaire de son patrimoine culturel à travers tous les pays et pas seulement au sein de ses collections. Ceci aussi semble une initiative très intéressante dont nous avons eu connaissance ».

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.