Madagascar: Roland Ratsiraka - « On veut nous tirer dessus »

A Tamatave comme à Tana, il y a des personnes lambda en tenue officielle de gendarmes. Des étrangers auraient reçu l'ordre de tirer sur les candidats. En tout cas, ils procèdent également à des arrestations et devant tout le monde. La responsabilité de Ntsay et du SEG est engagée. Un tel dispositif ne s'emploie jamais pour appréhender les grands bandits dahalo et autres. Alors que le 2ème jour de manifestation a réuni beaucoup plus de monde, encore une fois plusieurs grenades lacrymogènes ont été lancées, pourtant Roland Ratsiraka avait bien dit et exprimé que la manifestation est pacifique et qu'aucun barrage n'allait être franchi.

Par deux fois, la manifestation a été bloquée par des barrages et il n'y a eu aucun forcing. Le président du MTS, dans un point de presse, a tenu à rappeler qu'en 2009, Andry Rajoelina, en tant que maire de Tananarive, l'avait appelé pour énoncer toutes les violences en termes de démocratie et d'Etat de droit sans oublier l'abus de pouvoir et les détournements de fonds effectués par le régime de l'époque. Ils avaient également dénoncé l'utilisation de mercenaires « vazaha » habillés en tenue de gendarmes.

Pouvoir en place. Aujourd'hui, l'histoire se répète et c'est même pire que tout. La Déclaration universelle des droits de l'Homme en son article 20, pour laquelle Madagascar a adhéré, stipule que « toute personne a le droit d'exprimer librement en réunion ses opinions de façon pacifique ». Depuis 25 ans, le parti MTS, à travers son président, Roland Ratsiraka élu depuis 25 ans, puis ayant déjà été maire et député, se bat pour faire respecter les libertés fondamentales, la bonne gouvernance et l'Etat de droit, peu importe le pouvoir en place.

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Le MTS se place toujours comme un rempart à toutes sortes de dérives et ne déviera jamais de sa mission, tient à affirmer Roland Ratsiraka. En 25 ans d'élections législatives, communales, sénatoriales et présidentielles, le MTS n'a jamais triché et n'a jamais tenté d'organiser des tricheries. Cependant, le parti a subi plusieurs fraudes aux élections. Les solutions sont faciles et connues, le parti au pouvoir pense qu'il est aimé par la population et pense même pouvoir gagner. Alors, Roland Ratsiraka l'invite à accepter que les élections se déroulent de façon transparente et sans fraude, avec des institutions acceptées par tous.

Dans le rapport de l'OIF suite à un audit de 2 jours, il est clair que beaucoup d'anomalies existent encore dans cette liste électorale et que d'énormes doublons sont encore là, si on utilise des critères normaux et non pas ceux de la Ceni. Les jugements supplétifs, les cartes d'électeurs et registres, la liste électorale puis la liste des bureaux de vote sont contestés. Pourquoi le pouvoir refuse-t-il d'organiser des élections acceptées par tous en faisant la refonte de la Ceni, par exemple, qui font partie des problèmes dénoncés par les 11 candidats ?

Triches

D'autre part, comme en 2013 lors de la première Ceni historique du pays, tous les partis politiques étaient représentés dès le début de la confection de la liste. Actuellement, ces derniers ont été sollicités un mois avant les élections, c'est trop tard. Aujourd'hui donc, sans même qu'il y ait vote, le MTS dit qu'il y a déjà des fraudes au sein de la Ceni et de la HCC. Cette dernière est contestée avant même que les élections ne débutent, à cause de multiples violations de la Constitution et surtout le fait de se pencher pour le pouvoir. Nous ne pouvons donc pas accepter cette HCC et ce gouvernement.

Nous devons remplacer le gouvernement actuel par un gouvernement d'union nationale à but électoral afin de mettre tout le monde sur le même pied d'égalité. Plusieurs responsables du gouvernement, ministres, gouverneurs, préfets, chefs de districts, directeurs etc. sont pris en flagrant délit de faire campagne et pression sur les responsables administratifs et la population pour faire gagner Rajoelina et cela dans l'impunité totale.

Le dernier exemple est leur présence au meeting d'Andry Rajoelina, mardi dernier à l'Arena. Pour Roland Ratsiraka, il est alors impossible d'organiser des élections de cette façon et il est encore temps de s'asseoir autour d'une table avec le FFKM, les chefs d'institution, les élus, les OSC, les syndicalistes et toute la communauté internationale pour discuter et mettre en oeuvre les solutions.

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