Le dirigeant du principal parti d'opposition en Ouganda, Bobi Wine, a affirmé ce 5 octobre 2023 être assigné à résidence après avoir été interpellé par des agents de sécurité à son retour d'une tournée à l'étranger.
Le chef du principal parti d'opposition en Ouganda a été interpellé de retour d'Afrique du Sud à l'aéroport international d'Entebbe ce jeudi matin. Une photo publiée sur les réseaux sociaux semble montrer Bobi Wine entouré de deux hommes : « des agents du régime », selon son parti, la Plateforme de l'unité nationale (NUP). Plusieurs de ses partisans avaient prévu de venir l'accueillir en masse et l'accompagner jusqu'à son domicile.
Fort dispositif policier
Depuis hier, un fort dispositif policier a été déployé autour de l'aéroport d'Entebbe, pour empêcher des « actes criminels ». La police avait mis en garde contre la participation à tout cortège censé accueillir l'ex-chanteur, jugeant de tels rassemblements comme « illégaux ». Selon le parti de Bobi Wine, 300 de ses partisans ont été arrêtés cette nuit. Pas de liesse populaire donc pour l'accueillir, mais des voitures blindées et des agents de sécurité.
L'accueil a duré à peine quelques minutes, avant que Bobi Wine ne soit interpellé, puis mis de force dans une voiture et accompagné jusqu'à chez lui, où il se dit depuis assigné en résidence.
Une action des forces de sécurité que dénonce David Lewis Rubongoya, secrétaire général de la NUP. Pour lui, la popularité de Bobi Wine est une menace pour le régime du chef de l'État Yoweri Museveni. « Avant qu'il ne se rende au Canada, puis aux États-Unis et en Afrique du Sud, nous avons effectué une tournée nationale au cours de laquelle des centaines de milliers de personnes sont venues lui témoigner leur soutien, et je pense que ça a effrayé le régime, dit-il à Christina Okello. Hier, Bobi Wine a rencontré plusieurs dirigeants de l'opposition africaine et d'autres forces politiques en quête de démocratie. C'est donc pour cela qu'il s'est déplacé à l'étranger et il a annoncé qu'à son retour, nous reprendrions nos activités, ce qui explique peut-être la raison pour laquelle il a été traité de cette manière ».
Le mois dernier, la police avait déjà suspendu une tournée de Bobi Wine dans tout le pays en vue des prochaines élections en 2026, évoquant des « troubles à l'ordre public ».
