Au Niger, les troupes françaises ont déjà commencé à plier bagage. L'état-major français est actuellement en discussion avec la junte nigérienne du CNSP pour définir les modalités du départ des militaires.
L'état-major français des armées a annoncé ce jeudi matin que le début de l'opération de désengagement est bien prévu pour cette semaine. Mais pour l'instant, certains points de désaccord persistent sur les modalités du départ, et notamment le mode de transport. Fin septembre, le Niger a interdit tout survol de son territoire par des avions appartenant à la France, qu'ils soient civils ou militaires, ce qui rend impossible tout pont aérien, jusqu'à nouvel ordre du CNSP. Il faut également obtenir les autorisations de l'ouverture des frontières nigériennes et aussi du déploiement de convois terrestres, nécessaires pour acheminer les équipements lourds de l'armée française.
Sortir par le nord du Bénin pour rejoindre le port de Cotonou via l'axe Niamey-Gaya, commune frontalière au Bénin, paraît le mieux indiqué, mais la junte refuse cette solution pour l'instant. La junte et l'État béninois entretiennent en effet des relations très tendues. D'autant que le territoire béninois, selon les informations de RFI, avait été identifié en août pour coordonner une éventuelle intervention militaire de la Cédéao, qui reste toujours une option, selon la diplomatie du Nigeria.
Une étape par le Tchad complexe
Difficile d'imaginer que le convoi passe par le Mali ou le Burkina Faso, du fait des rapports tendus entre Bamako, Ouagadougou et Paris, mais aussi du fait de la présence des groupes armés. Une étape au Tchad qui abrite l'état-major des forces françaises, avant d'atteindre le port de Douala au Cameroun, est une alternative complexe, notamment à cause des 1 700 km qui séparent Niamey de Ndjamena.
Il y a deux ans, le convoyage de la force Barkhane par le Burkina Faso et le Niger avait été fortement perturbé par des populations hostiles à l'armée française. Dans la ville nigérienne de Téra, les violences avaient provoqué la mort de trois manifestants. Un scénario que Paris veut éviter.