Ce centre s'est fixé pour mission, avec une catégorie spéciale d'enseignants, d'offrir un environnement familial aimant et attentionné pour ces enfants qui ont perdu leurs parents ou ont été abandonnés.
Une vingtaine d'enfants orphelins, assis deux par table dans la classe de CM1, au premier étage d'un immeuble à trois niveaux, suivent avec attention les premiers cours de la journée...
Juste à côté, au CE1, la classe démarre comme tous les matins par un chant. Une habitude imposée par Noël Dokou, le seul homme parmi les six enseignants qui assurent l'enseignement primaire.
"Ici, on m'a même surnommé le coq de la basse-cour. Depuis la création du centre, c'était seulement des enseignantes au cours primaire. Et puis, un beau jour, j'ai été recruté et je me suis retrouvé parmi uniquement des femmes", plaisante-il.
Parmi elles, Vicentia Daavo. Elle est d'ailleurs la directrice de l'école primaire et s'occupe de la classe de CM2.
"Ici, à l'orphelinat, quand vous avez une classe, vous êtes plus qu'un enseignant parce que ce sont des enfants qui sont en situation difficile, ce sont des enfants vulnérables. Vous faites entièrement partie de leur vie, vous êtes comme un père, vous êtes comme une mère, surtout pour les internes qui vivent ici en permanence", explique la directrice de l'établissement. "Donc, ils ne nous considèrent pas comme leurs enseignants puisqu'on est tout le temps là, du matin jusqu'au soir, tous les jours. Il y a des enfants ici depuis six ans, qui ont fait du CI jusqu'au CM2. Moi, je suis là depuis dix ans, donc ce sont des gens qui me voient tous les jours. Ici, on est obligé d'être plus qu'un enseignant."
Un taux de réussite exemplaire
C'est cette implication qui permet à l'orphelinat Claudio Migneco d'être parmi les meilleures écoles du Bénin, avec chaque année 100% de réussite aux examens du CEP et du BEPC.
L'établissement propose aussi un second cycle, jusqu'en classe de première. Didier Hounguèvou enseigne les sciences de la vie et de la terre en troisième.
"Je fais cet exercice depuis près de dix ans, la manière dont ils étudient, la manière dont leur emploi du temps est emménagé, ça leur permet d'assimiler beaucoup de choses avant l'arrivée du professeur. Et ça nous allège un peu la tâche par rapport aux établissements publics", estime-t-il.
Le père Roger Médji, fondateur de l'orphelinat, se félicite du parcours du centre qui a déjà produit de nombreux cadres sur le marché de l'emploi.
"Oui, grâce à des enseignants... Et en ce jour où nous fêtons la Journée mondiale des enseignants, nous allons nous revoir tout à l'heure. Nous avions commencé l'année passée à fêter, donc on va se fêter encore aujourd'hui, on va manger ensemble, on fait la messe. Les enseignants de tous bords sont à l'honneur chez nous en ce jour précis."
Un honneur qui semble, dans le cas de cette école, bien mérité.