À Yaoundé, ce 5 octobre 2023, des professionnels du secteur de l'enseignement ont manifesté pour rappeler leurs revendications, notamment financières, à l'occasion de la journée mondiale des enseignants. Certains de leurs syndicats annoncent une grève générale dès le 9 octobre.
Au Cameroun, la journée mondiale des enseignants a été pour les grévistes du secteur un moment de manifestation pacifique.
À Yaoundé, ce 5 octobre 2023 a ainsi été marqué par une manifestation qui a regroupé des milliers d'enseignants dans la cuvette du palais des sports pour célébrer une journée qui, avant les revendications, donnait lieu à des réjouissances.
Un mouvement déclenché en février 2022
Des célébrations en présence des ministres de l'Enseignement secondaire et de l'Éducation de base, boudées cette année par plusieurs syndicats qui ont refusé de se présenter dans tous les lieux de manifestations.
Certains de ces syndicats annoncent une grève générale dès le lundi 9 octobre prochain. Dalatou Njoya porte-parole du mouvement « On a trop supporté » (OTS) salue ce geste mais reste méfiant : « Par le passé, ces syndicats ont été très souvent utilisés par le gouvernement pour casser la mouvance de grève. Ils se déclarent être en grève et rejoignent les rangs des syndicats qui sont effectivement en train de manifester leur colère. Mais, à un moment, ils déclarent avoir levé le mot d'ordre de grève, ce qui sème la confusion. Donc, nous restons méfiants. »
Au palais des sports, le ministre de l'éducation de Base, Laurent Serge Etoundi Ngoa, a rappelé que le gouvernement est engagé depuis avril 2022 à résoudre les problèmes des enseignants : « Des problèmes qui se chiffrent en centaines de milliards de francs CFA. Les enseignants sont des gens éclairés. Ils doivent savoir qu'aujourd'hui la situation économique et surtout financière du Cameroun est difficile. C'est un lourd sacrifice pour le gouvernement aujourd'hui de payer ses dettes... »
Il y a quelques jours, le gouvernement regrettait que des revendications des enseignants naissent au jour le jour. Les syndicats d'OTS, qui ont enclenché ce mouvement depuis février 2022, continuent de croire à la résolution de la crise grâce au dialogue.