Elle dénonce le "léger report" de la présidentielle de février 2024 et projette d'organiser des "activités patriotiques". La première aura lieu le 13 octobre prochain.
La CMAS de l'imam Mahmoud Dicko avait, le 25 septembre dernier, pris acte et condamné "la décision unilatérale" des autorités de la transition de reporter la présidentielle, initialement prévue en février 2024. Elle avait, par la suite, déclaré "ne plus reconnaître" les autorités en place une fois ce délai expiré.
Selon Youssouf Daba Diawara, coordinateur général de la CMAS de l'imam Mahmoud Dicko, la mobilisation du vendredi 13 octobre se justifie :
"Comme vous le savez, les autorités de la transition ont décidé d'un léger report de la date des élections. Ce qui renvoie de facto à la prorogation de la transition. Nous optons, en ce qui nous concerne, pour la mise en place d'une transition civile. C'est dans ce cadre que nous avons décidé d'organiser une marche pacifique pour afficher notre position et demander aux autorités la mise en place d'une transition civile. Maintenant, nous demandons à tous les Maliens de venir nous soutenir pour qu'on puisse donner notre point de vue sur la gestion de notre pays", a déclaré Youssouf Daba Diawara.
Une annonce inappropriée
Du côté des soutiens du pouvoir militaire, cette annonce des partisans de l'imam Mahmoud Dicko est inappropriée et arrive à un moment où l'armée malienne mène des combats avec les groupes armés signataires des accords d'Alger pour le contrôle des camps stratégiques dans le centre et le nord du pays.
Hamadou Salla Daou est le vice-président de Fisi Mali, un soutien de la transition.
"Franchement, nous ne trouvons pas que ce soit opportun maintenant de réclamer une transition civile. Je ne sais pas ce qu'ils entendent par transition civile. En toute franchise, je ne sais pas ce qu'ils veulent réellement. Mais nous estimons qu'en ce moment, le Mali a besoin de tous ses enfants. Il faut qu'on laisse nos querelles politiques de côté. Il faut qu'on se donne la main pour sortir de cette crise", estime Hamadou Salla Daou. "C'est la raison pour laquelle, nous sommes en train de démarcher tous les regroupements politiques et toutes les organisations de la société civile pour soutenir notre armée, pour soutenir la transition."
Les relations entre les autorités de la transition et l'imam Mahmoud Dicko se sont dégradées quelques mois après le coup d'Etat militaire qui a renversé le président IBK en août 2020. Celui-ci s'est même vu retirer son passeport diplomatique en juin dernier.