Sénégal: Le Pastef poursuit sa mobilisation pour Sonko

Le processus de collecte des parrainages a été suspendu par le parti qui aurait aussi demandé à ses militants de ne parrainer aucun autre candidat

Ousmane Sonko a beau être radié des listes électorales, ses partisans affirment qu'il n'a pas encore dit son dernier mot. L'opposant a d'ailleurs saisi la chambre administrative de la Cour suprême pour contester la décision de la direction générale des élections de le priver des fiches de parrainages.

Une requête a d'ailleurs été introduite au niveau du tribunal de Ziguinchor pour contester son exclusion des listes électorales. Une situation qui a conduit à la suspension des collectes de parrainages, explique Mohamed Ayib, secrétaire général du Pastef.

"On a demandé aux électeurs, aux sympathisants qui veulent parrainer le candidat Sonko de patienter parce que l'administration électorale a refusé de remettre les fiches de parrainages alors qu'il y a plus de 200 candidats qui ont reçu des fiches de parrainages. En plus, elle outrepasse les prérogatives, empiète sur les compétences du Conseil constitutionnel", estime Mohamed Ayib.

"Il y a des millions de Sénégalais qui veulent parrainer la candidature d'Ousmane Sonko, ils attendront que la fiche de parrainage soit disponible, c'est dans un délai maximum de dix jours. Tous les contentieux liés à ces questions de fiches de parrainages seront vidés et là, nous pourrons démarrer sereinement les parrainages."

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La campagne de collecte des parrainages va durer deux mois, le temps pour les candidats d'engranger le soutien d'au moins 0,6% du fichier électoral, ou bien de recueillir suffisamment de parrainages d'élus, soit treize députés ou 120 maires et présidents de conseil départemental.

Un autre candidat que Sonko ?

Pour les militants et partisans du Pastef, Ousmane Sonko reste éligible, bien qu'il ait été officiellement radié des listes électorales à la suite de sa condamnation à deux ans de prison.

De façon provisoire, le Pastef retient ainsi les signatures de ses militants. Mais cinq responsables du parti auraient retiré leur fiche de parrainage, semblant se mettre en ligne pour présenter leur candidature. Ce qui ne semble pas être du goût des autres responsables.

Pape Ibrahima Kane, chercheur à la Foundation Open Society Initiative for West Africa (OSIWA), estime toutefois que le Pastef est déjà en train de penser à un autre candidat à la place d'Ousmane Sonko.

"C'est une élection très ouverte. A ce jour, on est à 208 candidats à l'élection présidentielle, on n'a jamais eu ça. C'est dire à quel point le Sénégal est à la croisée des chemins. Si Sonko, le président du Pastef, n'est pas candidat, le parti pense déjà à un plan B. C'est ça qui est déjà quelque chose d'intéressant. D'une manière ou d'une autre, le Pastef sera un faiseur de roi. Avec ou sans Sonko, le Pastef jouera un rôle dans la vie politique sénégalaise dans les mois à venir", estime le chercheur.

En attendant que les différents recours en justice aboutissent, les responsables du Pastef ont donné un délai d'une dizaine de jours aux militants et sympathisants du parti pour lancer officiellement la collecte de parrainages.

Ces signatures doivent être collectées auprès d'un minimum de 2.000 parrainages dans chacune des sept régions, au minimum, sur les quatorze que compte le Sénégal.

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