Thiès — La section départementale du Cadre unitaire des syndicats du moyen secondaire (CUSEMS) de Thiès a menacé, jeudi, de perturber les enseignements dans les lycées et collèges, si les enseignants et élèves détenus dans les prisons ne sont pas libérés.
"Il est hors de question qu'on démarre les cours alors qu'il y a des enseignants qui sont encore en prison", a averti Mamadou Ndiaye, secrétaire général adjoint du conseil syndical départemental du CUSEMS.
Le syndicaliste s'adressait à la presse dans l'enceinte du lycée Malick Sy, à l'occasion de la célébration, ce jeudi 5 octobre, de la Journée mondiale de l'enseignant.
Lors d'une assemblée générale qui s'est tenue lundi dans cet établissement scolaire, à l'occasion de l'ouverture des classes pour le personnel enseignant, le CUSEMS avait décidé de s'adresser à la presse pour fustiger l'arrestation du professeur de français Yaya Coly, bien avant la fête de Tabaski.
"Nous avons constaté qu'il n'y a aucun motif valable qui lui a été reproché", a-t-il dit, relevant qu'il a été arrêté en dehors des manifestations, alors qu'il était à bord du véhicule du député de l'ex-Pastef, Bakary Diédhiou, dont le chauffeur a été arrêté en même temps que lui.
Ils étaient en compagnie d'un député du Parti de l'unité et du rassemblement (PUR) du guide religieux Moustapha Sy, selon lui
Le syndicaliste qui s'exprimait en présence d'autres collègues et camarades, dont le secrétaire général régional du CUSEMS, a interpellé les associations de parents d'élèves, pour qu'elles réagissent "le plus tôt possible".
Selon lui, "plus de 100 enseignants" croupissent dans les prisons du pays.
"Les articles de la Constitution qui consacrent les libertés syndicales sont les mêmes que ceux qui [garantissent] les libertés politiques", a rappelé le syndicaliste.
"On ne peut pas arrêter quelqu'un parce qu'il exerce une liberté fondamentale consacrée par la Constitution du Sénégal, peu importe qu'elle soit une liberté politique ou syndicale". Les syndicats, tout comme les partis politiques sont des associations, a-t-il dit.