Dakar — Dans presque tous les établissements scolaires visités jeudi à Dakar, jour de la rentrée des classes, de nombreux élèves ont brillé par leur absence, une situation préoccupante pour directeurs d'écoles et enseignants déjà à pied d'oeuvre.
"C'est un jour de rentrée très timide avec une faible présence des élèves, à peu près une vingtaine. Très loin du compte", lance le directeur des études du lycée technique et commercial Maurice Delafosse, Ibrahima Diaw.
Dans la cour de l'école, les rares élèves qui ont fait le déplacement, sont éparpillés un peu partout dans la cour. A l'intérieur du bâtiment abritant le secrétariat, des élèves attendent leur tour pour aller s'inscrire.
Bien que les inscriptions aient démarré depuis le mois de septembre, la plupart des élèves attendent la rentrée des classes pour s'inscrire.
"Avec la physionomie de la famille africaine, il y a beaucoup d'éléments à prendre en charge, ce qui fait que bon an mal an, certains parents prennent du retard pour inscrire leur enfant", explique le surveillant général du lycée Blaise Daigne, Mbaye Diagne.
Là également, les élèves se font désirer. Ceux qui sont présents forment de petits groupes et discutent à bâtons rompus, contents de se retrouver après trois mois de vacances. Dans le bâtiment administratif, quelques élèvent sont venus pour s'inscrire.
Aicha Maiga, élève en classe de première, ne cache pas sa joie de retrouver ses amis. "La rentrée se passe très bien. On l'attendait depuis longtemps. Mais, aujourd'hui, on n'a pas encore commencé les cours", déclare la jeune fille.
Pour Fatou Bintou Zahra Mbow, élève en classe de première, "les vacances sont trop courtes". Contrairement à son amie, Fatou n'est pas du tout emballée par la rentrée scolaire.
"C'est comme si on a passé qu'un mois de vacances. Mais les cours commencent lundi prochain", lance-t-elle.
A l'école élémentaire Sacoura Badiane règne une ambiance bon enfant à l'heure de la récréation. Les élèves ont droit à trente minutes de pause avant de retrouver les classes. En attendant, les élèves continuent de jouer dans la cour par petits groupes.
Comme à l'image des autres établissements, la faible présence des élèves est visible. Un constat que corrobore le directeur de l'école, Amadou Kane.
Installé dans son bureau, il procède à l'inscription de rares élèves qui ont fait le déplacement, en compagnie de leurs parents.
"La rentrée se déroule très bien. Le personnel enseignant est sur place. Il y a aussi les parents qui viennent pour inscrire leurs enfants. Toutefois, on note une faible affluence, mais on espère d'ici lundi que tous les élèves seront présents", déclare-t-il, optimiste.
Pour le moment, seule une cinquantaine d'élèves sont inscrits sur les 700 que compte l'école Sacoura Badiane.
Même cas de figure au CEM Mame Thierno Birahim Mbacké, où les élèves viennent au compte-gouttes pour s'incrire, confie le principal, Diaby Bathily.
Enseignant à l'école élémentaire El Hadji Alié Codou Ndoye, sise à la Gueul-Tapée, Abdoul Aziz Diaw a tenu à se présenter à son école où seulement une dizaine de ses élèves en classe sont au rendez-vous.
"J'ai démarré l'enseignement avec mes élèves. Je suis en train de réviser les cours de l'année dernière. C'est pour leur permettre d'être à jour avant de commencer véritablement le programme", explique-t-il
Il estime qu'il faut commencer les apprentissages dès la rentrée pour respecter le quantum horaire et prévenir certaines situations qui peuvent perturber l'année scolaire.