Après la trêve de ce mercredi, le Collectif des candidats a repris sa manifestation, hier. A la recherche d'un nouveau souffle, les choux-fleurs deviennent le symbole de ce mouvement qui se veut pacifique.
Après Mahamasina et Ambatonakanga, c'était à Ampefiloha, du côté de la CNAPS que le Collectif des candidats a décidé de donner rendez-vous à ses partisans, hier. Dès le départ, l'objectif du mouvement était clair, faire une marche non-violente, avec le chou-fleur comme symbole, afin de se faire entendre. En effet, depuis ce mardi, le mouvement a pris une autre tournure. Les candidats du Collectif veulent à tout prix éviter la confrontation directe avec les forces armées tout en continuant le mouvement qui se renforce en drainant davantage de foule. Si ce mardi, le Collectif a choisi la ville moyenne avant de descendre à Anosy, hier, le mouvement a choisi les quartiers populaires du 1er arrondissement. Ainsi, Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina, Jean Jacques Ratsietison, Roland Ratsiraka, Auguste Paraina et Tahina Razafinjoelina ont effectué environ une heure de marche partant d'Ampefiloha, devant la CNAPS, jusqu'à Andavamamba. « Nous allons montrer que notre revendication se déroule dans le calme. Et qu'il n'y a pas de heurt ni de casse », a d'ailleurs souligné le numéro Un du parti Malagasy Tonga Saina (MTS).
2 000 choux-fleurs
Après l'échec de la marche vers la Place du 13 mai, lundi, force est de constater que le Collectif des candidats a choisi de se renforcer avant de lancer un nouvel assaut qui devrait se faire ce samedi si le Conseil oecuménique des Eglises chrétiennes n'arrive pas à débloquer la situation. En tout cas, par rapport au nombre de manifestants ayant participé à la marche de ce lundi, le Collectif des candidats arrive peu à peu à mobiliser la population d'Antananarivo. Le candidat Roland Ratsiraka se sentait même satisfait de la manifestation d'hier. « La marche non violente est une réussite. Il y avait du monde. 2 000 choux-fleurs invisibles », a-t-il soutenu. Même si les chiffres sont trop ambitieux, il faut admettre que le mouvement a pris de l'ampleur.
Crédible
Les jours à venir risquent d'être agités. En effet, les candidats du Collectif ne sont pas prêts d'abandonner leur revendication bien que la date du 10 octobre, début officiel de la campagne électorale approche à grand pas. D'après le candidat Hajo Andrianainarivelo, la manifestation se poursuivra jusqu'à ce que le changement soit obtenu. Et cela, malgré tous les mouvements du côté d'Alarobia. En effet, face à la poursuite de l'organisation de l'élection présidentielle malgré le mouvement entrepris par le Collectif des candidats, le candidat Roland Ratsiraka de soutenir que de toute façon, la CENI actuelle n'est plus crédible. La refonte de cet organe constitutionnel se trouve d'ailleurs parmi les revendications des 11 candidats qui ont martelé qu'il s'agit d'une lutte pour la défense de la souveraineté nationale et pour la tenue d'une élection transparente et crédible. Mais cela n'a pas empêché la marche d'hier de rencontrer quelques oppositions. Des individus n'ont pas hésité à siffler et ont affiché leur mécontentement lors du passage des candidats. Mais peu importe, le chou-fleur, grâce aux forces de l'ordre, était une fois encore la grande vedette de la manifestation d'hier. Alors que le calme régnait encore à Ampefiloha, malgré la foule présente sur les lieux, des éléments ont décidé de disperser les quelques journalistes venus couvrir l'événement. Un comportement incompréhensible que les journalistes ont tout de suite condamné.