Constat d'une campagne électorale précoce, dépôt des candidatures en cascade pour la présidentielle 2023, les journaux parus ce vendredi 6 octobre à Kinshasa reviennent très largement sur le processus électoral en cours.
Relayant le constat fait par le CSAC, Mgr François-Xavier Maroy, Archevêque de Bukavu, s'insurge contre une campagne électorale anticipée et non apaisée observée sur certains réseaux sociaux et s'oppose à l'utilisation des espaces de l'église et des écoles par les acteurs politiques, rapporte La Tempête des Tropiques.
Dans une communication rendue publique le 30 septembre 2023, fait savoir le quotidien, Mgr François-Xavier Maroy, Archevêque de Bukavu, dit sentir la pression avec laquelle s'annonce la campagne électorale dans la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. C'est pourquoi il prévoit de célébrer une messe pour que la campagne électorale puisse être respectueuse et apaisée.
"Pour tous les candidats, à chaque étape des élections, une messe sera célébrée en la Cathédrale, afin d'implorer le Seigneur pour une campagne respectueuse et apaisée car nous serons, sur terrain, de bons adversaires et pas des ennemis politiques ", écrit l'archevêque Maroy.
Selon La Tempête des Tropiques, le prélat va jusqu'à rappeler aux politiciens que les salles polyvalentes et écoles l'Eglise catholique ne serviront pas des lieux de rassemblement pour des fins électorales ou lieux d'affichage images pour la publicité des candidats.
« Nous ne louons pas nos salles polyvalentes aux partis politiques pour y organiser la campagne électorale car le risque de ne pas donner satisfaction à tous est grand au vu du nombre incalculable des partis ou des regroupements politiques et leurs alliances. Nous n'acceptons pas non plus que les espaces d'Eglise et des écoles servent des lieux de rassemblements ou d'affichage des photos et autres enseignes de publicité en raison de notre neutralité et du caractère apolitique de l'Eglise catholique a, prévenu Mgr Marroy.
Il s'observe que depuis la publication de listes des candidats et partis retenus aux élections législatives nationale et provinciale, la ville de Bukavu est en ébullition, constate le quotidien.
Sur les réseaux sociaux, c'est la campagne électorale proprement dite qui a déjà commencé. Partout c'est soit les photos ou les numéros des candidats ou les deux. Certains sympathisants et militants s'adonnent à une campagne de diabolisation d'autres candidats qui ne sont pas de leur obédience. Une vraie guerre électorale numérique, déplore Mgr Marroy.
Dans des médias, la campagne s'annonce lentement mais sûrement. C'est soit des articles d'analyse, de culte de personnalité ou de diabolisation de tel ou tel autre candidat qui sont publiés malgré la mise en garde du CSAC. La campagne électorale s'annonce donc chaude en RDC, commente le tabloïd.
« Les politiciens tout comme les électeurs devraient se préparer en conséquence alors que l'Eglise veut que tout se passe dans le calme », a conclu l'archevêque de Bukavu dans son communiqué.
Pendant ce temps, treize candidatures à la présidentielle sont déjà enregistrées à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), note Africa News.
Du mercredi 4 au jeudi 5 octobre, six autres candidats, « non les moindres », ont déposé leurs candidatures à la Centrale électorale. Il s'agit de Moïse Katumbi Chapwe, le Pasteur Ngalasi de l'Eglise La Louange, Mudekereza, Martin Fayulu, Marie-Josée Ifoku, jusque-là la seule femme en lice, et Georges Buse Falay, fait savoir le bihebdomadaire.
Après le dépôt de leurs candidatures, chacun d'eux a été reçu et conduit auprès du président de la CENI, Denis Kadima Kazadi, par le rapporteur de cette institution d'appui à la démocratie, Patricia Nseya Mulela, qui supervise les opérations électorales à ce niveau. Au sortir de l'entrevue avec le patron de la CENI, chaque candidat a révélé les motivations qui l'ont poussé à briguer la magistrature suprême, rappelle Africa News.
Citant notamment les propos du candidat Ngalasi, La Prospérité s'interroge : « Est-ce le temps de l'Eternel qui a sonné pour la RDC ? »
En effet, note ce quotidien, le pasteur titulaire de l'église La Louange, Abraham Ngalasi, a déposé ce mercredi 4 octobre au bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), sa candidature à la présidentielle 2023. Le pasteur candidat a affirmé que c'est Dieu qui l'a mandaté de venir déposer sa candidature pour cette course à la présidentielle.
Visionnaire de l'église La Louange, il s'est exprimé en ces termes : « C'est Dieu qui nous a mandaté de venir déposer notre candidature. C'est le temps de Dieu. Nous n'avons aucune prétention et nous avons obéi à la voix de Dieu ».
EcoNews, pour sa part, se penche sur la candidature de Marie-Josée Ifoku, première femme a déposé sa candidature à la présidentielle 2023.
Perdante en 2018, MarieJosée Ifoku n'est pas prête à baisser les bras, commente ce journal.
En déposant sa candidature, jeudi au siège de la CENI, elle est la première femme à se lancer dans la course présidentielle du 20 décembre 2023, portée par son parti politique, Alliance des élites pour un nouveau Congo (AeNC).
Accompagnée des membres de son parti, Marie-Josée Ifoku pense donc séduire particulièrement l'électorat féminin pour accéder à la magistrature suprême, constate EcoNews.
Répondant aux questions de la presse, juste après le dépôt de sa candidature, elle estime qu'il est temps que « le peuple choisisse une vision et non un homme ou une femme ».
Face aux défis existentiels et des couacs des élections, après le dépôt de sa candidature, la présidente de l'AeNC a remis symboliquement un balai au Président de la CENI, Denis Kadima, lui demandant « cette fois-ci de bien nettoyer la CENI », rapporte L'Avenir.
« Nous voulons des véritables élections parce que toutes les trois élections que nous avons connues il y toujours eu des crises de légitimité. Je lui ai offert même un balai, je crois que cette fois-ci les choses seront faites comme il faut et les résultats publié bureau de vote par bureau de vote », a dit à la presse, Marie-Josée Ifoku, après le dépôt de sa candidature.
Dans la même lignée, Congo Nouveau rappelle que Martin Fayulu, président de l'ECIDE et candidat à la présidentielle de 2023, a proposé mercredi la création d'un cadre de concertation entre la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et toutes les parties prenantes, en particulier les candidats à la présidentielle. Cette initiative vise à définir et clarifier les règles du jeu avant les prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo. Fayulu a souligné lors de cette proposition que le processus électoral n'appartient pas uniquement à la CENI, mais à l'ensemble du peuple congolais. Il a également exprimé son inquiétude quant à la possibilité que le président de la CENI suive la voie de son prédécesseur, Corneille Nangaa, en évoquant le précédent accord politique préalable à la publication des résultats des élections précédentes.
Au regard de ces multiples candidatures déposées à la CENI pour la présidentielle, Forum des As conclu : « Il n'y a pratiquement plus de doute sur la tenue des élections générales le 20 décembre 2023, particulièrement la présidentielle. Celle-ci est la plus importante et la plus captivante de toutes les élections qui vont se tenir ce jour-là. Il en est ainsi à cause des charges extrêmement importantes que le président de la République est appelé à assumer. D'un point de vue constitutionnel, le Président de la République est la clé de voûte des institutions ».