Burkina Faso: Offensive agro-sylvo-pastorale et halieutique 2023-2025 - Opération de charme auprès du secteur privé

L'offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 a été présentée aux acteurs du secteur privé par le ministère de l'Agriculture et des Ressources animales et halieutiques, le 5 jeudi octobre 2023 à Ouagadougou. Les opérateurs économiques se disent prêts à accompagner le gouvernement dans sa mise en oeuvre.

Le gouvernement attend du secteur privé des investissements à hauteur de 317 milliards FCFA pour la mise en oeuvre de l'offensive agropastorale et halieutique 2023-2025. Cette attente et les facilités offertes ont été présentées aux opérateurs économiques par le ministère de l'Agriculture et des Ressources animales et halieutiques, le jeudi 5 octobre 2023. « Il y a quelques semaines, le gouvernement a adopté dans le cadre de sa politique agricole, l'offensive agro-pastorale et halieutique 2023-2025 comme document-cadre devant conduire les actions dans le domaine. Dans le cadre de sa mise en oeuvre, sur un budget de 592 milliards FCFA, 317 milliards FCFA doivent être mobilisés à travers un partenariat avec le secteur privé. C'est dans ce cadre que nous avons reçu un certain nombre d'acteurs majeurs dans le secteur de l'agroalimentaire avec l'accompagnement de la Chambre de commerce et des chambres consulaires pour leur présenter l'offensive, solliciter leur accompagnement et les rassurer de la détermination du gouvernement à créer des conditions pour sécuriser leurs investissements »,a déclaré le ministre en charge de l'agriculture, Ismaël Sombié, à la fin des échanges avec des représentants du secteur privé. Cette réunion s'est tenue avant une rencontre en plénière au cours de laquelle, le directeur des études et de la planification du ministère, Gustave Somé, a présenté les filières identifiées ainsi que la place et le rôle des promoteurs privés. « L'objectif de l'offensive est de parvenir à la souveraineté alimentaire d'ici 2025. Pour y parvenir, il y a une question centrale qui a guidé toute la réflexion : comment accroitre substantiellement les productions d'un certain nombre de filières que nous avons jugé stratégiques pour satisfaire les niveaux de consommation humaine et animale d'une part et comment réduire la dépendance du Burkina aux importations, d'autre part ?», a-t-il déclaré.

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L'offensive en sept initiatives

Il ressort de son exposé que l'offensive se décline en sept initiatives. Il s'agit de celles qui consistent à produire un million de tonnes de riz paddy, un million de tonnes de maïs annuellement, renouveler 15% des superficies de vergers de manguiers, créer deux zones pastorales de référence dans les régions du Centre-Sud et du Centre-Est, relancer la production de blé sur au moins 1500 hectares, relancer la filière avicole et la production de petits ruminants. La dernière initiative entend faire passer la production de poisson à un million de tonnes d'ici 2025. « L'Etat est prêt à faire des concessions sur les sites des pôles de croissance Bagré et de Samendéni et du barrage de Soum au Centre-Ouest dans une moindre mesure. Un cahier des charges sera élaboré sur le principe de la réalisation-exploitation-transfert », a annoncé le directeur des études et des statistiques. De leur côté, les opérateurs économiques, par la voix du représentant de la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina, Laadji Boureima Nana, par ailleurs président du groupe éponyme, ont affirmé leur adhésion à l'offensive. « Nous avons pris connaissance de la feuille de route. Nous avons déclaré notre volonté d'accompagner le gouvernement pour l'atteinte de cet objectif. Il n'est pas tard pour bien faire. Nous attendions depuis longtemps ce genre de mécanisme pour que notre pays devienne le plus grand producteur de denrées alimentaires et que la population puisse manger à sa faim », a-t-il commenté.

Les opérateurs souhaitent avoir des garde-fous

Les opérateurs ont relevé des inquiétudes concernant la disponibilité des espaces aménagés et l'engagement du gouvernement à aller au bout de l'action. Plusieurs d'entre eux ont rappelé que leurs précédentes demandes d'espaces sont restées lettre morte. Ils ont aussi souhaité bénéficier d'un accompagnement technique pour réussir la production de blé. Concernant la production de riz, les promoteurs privés ont souhaité obtenir la possibilité de s'approvisionner eux-mêmes en semences de qualité et aussi l'implication des coopératives agricoles et des transporteurs dans la chaine de production. Par ailleurs, ils ont exhorté le gouvernement à adopter des mesures de protection du marché local et à mettre en place un fonds de garantie en soutien aux acteurs de la filière riz.

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