Tunisie: Etablissements hôspitaliers à Kairouan - La santé à la traîne !

6 Octobre 2023

Dans le gouvernorat de Kairouan, les établissements hospitaliers se vident petit à petit de leurs compétences à cause de nombreuses défaillances et carences relatives surtout aux équipements de pointe, au manque de personnel médical et paramédical et aux conditions de travail.

En fait, l'hôpital Ibn El Jazzar, les 8 hôpitaux locaux et les 136 centres de soins de santé de base doivent faire face à une demande de soins plus élevée en nombre et plus exigeante en qualité.

D'autant plus que l'unité chirurgicale «Les Aghlabides» enregistre une grande affluence de toutes les délégations du gouvernorat et aussi de Mahdia, Zaghouan, Siliana, Gafsa, Kasserine et Sousse.

Des patients dans la galère !

Notons que cette unité chirurgicale, située à plus de 3 km de l'hôpital Ibn El Jazzar, ne dispose même pas d'un scanner, or la plupart des accidentés nécessitent des examens approfondis et les chirurgiens demandent leur transport à l'hôpital régional pour y passer un scanner, avant leur retour au service de chirurgie.

Evidemment, cela fait perdre beaucoup de temps et des patients ont perdu la vie en cours de route, à cause d'hémorragies internes ou autres complications non décelées.

Par ailleurs, la plupart des centres de soins de santé de base ne reçoivent les malades que deux fois par semaine lors de l'unique présence d'un médecin de la santé publique.

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Le reste de la semaine, seul un infirmier contrôle le taux de glycémie, la tension et prodigue quelques soins pour les blessures légères.

Le reste des après-midis et la nuit, ils sont tous fermés et beaucoup de villageois se trouvent obligés, en cas d'accidents, d'accouchements prématurés, de fortes fièvres ou de morsures d'animaux et de piqûres de scorpions, de louer des camionnettes pour leur transfert vers les hôpitaux locaux.

Beaucoup ont accouché dans ces véhicules vétustes et des villageois ont perdu la vie en cours de route à cause du venin du scorpion, comme cela s'est passé tout récemment où un jeune homme âgé de 29 ans, originaire d'un village situé à 15 km de Sbikha-Centre, est mort lors de son transfert ayant pris trop de temps, à cause de la piqûre d'un scorpion.

Ce même jeune homme est ensuite resté dans la morgue de l'hôpital régional pendant une semaine, car le seul médecin légiste était en congé annuel.

Hôpital du Roi Ibn Abdellaziz, à quand la réalisation ?

C'est pourquoi tous les Kairouanais ont accueilli avec beaucoup de satisfaction le projet de construction de l'hôpital du Roi Salmane Ibn Abdellaziz grâce à un don offert par le Royaume d'Arabie Saoudite en 2016.

Et depuis, c'est la galère des réunions, des reports des études et du démarrage des travaux de construction, et ce, à cause de certains lobbys qui voudraient que Kairouan reste dépendante d'autres villes côtières beaucoup mieux nanties.

Pendant ce temps, un grand nombre de citoyens kairouanais, qui doivent se déplacer tous les jours vers Sousse et Monastir pour se faire soigner, reprochent à ces forces invisibles de mettre la pression et les bâtons dans les roues, afin d'empêcher le passage à l'action qui nuirait à leurs propres intérêts.

Et il est très difficile aujourd'hui de ne pas croire à cet argument.

C'est pourquoi la société civile et un grand nombre d'internautes n'ont cessé d'évoquer les raisons de ce blocage et de ce grand retard pour la réalisation d'un hôpital universitaire d'une capacité de 500 lits et à la pointe de la technologie.

D'ailleurs, l'activiste Samir Fayala et beaucoup de citoyens ont créé la coordination «Winou Essbitar?» pour organiser des sit-in et des marches de protestation contre la lourdeur administrative et pour demander l'accélération de la cadence des études.

L'engagement du Président

Notons dans ce contexte que le Chef de l'Etat a évoqué, à plusieurs reprises, les projets nationaux en suspens depuis des années et a promis qu'ils seront exécutés.

Parmi lesquels, il y a celui de l'hôpital universitaire de Kairouan et celui de la Cité médicale. On ne peut donc que se féliciter de son engagement public relevé tant de fois.

Pour rappel, le Président de la République a invité, le 25 janvier 2023, la cheffe du gouvernement au Palais présidentiel pour s'exprimer sur les grands projets bloqués et pour expliquer que la loi doit exprimer la volonté générale et ne pas être un frein à sa concrétisation.

Par ailleurs, le 14 mars 2023, le Chef de l'Etat a souligné, lors de sa visite inopinée à Ghardimaou (gouvernorat de Jendouba), que le suivi des dossiers des hôpitaux universitaires de Ghardimaou et de Kairouan sera désormais assuré tout en soulignant l'impératif de lancer leurs travaux financés par le Koweït et l'Arabie Saoudite.

En outre, le président Kaïs Saïed a présidé le 21 août 2023, au Palais de Carthage, une séance de travail consacrée aux causes qui empêchent le lancement des travaux de l'hôpital du Roi Salman Ben Abdellaziz, ce qui prive des milliers de citoyens de leur droit légitime à la santé et aux soins.

Enfin, lors de la réunion du Conseil de sécurité nationale, tenue le 25 septembre 2023, le chef de l'Etat a annoncé l'examen de certains dossiers touchant à la sécurité générale du pays, tout en évoquant d'autres points dont la Cité médicale tout en révélant qu'une partie en Tunisie avait prié un pays étranger de ne pas financier ce grand projet qui va voir le jour.

Où va-t-on avec tant de rancune et de haine envers notre pays de la part d'opposants ne pensant qu'à leur propre intérêt?

Grande satisfaction

Rappelons que dans une interview accordée à la Watania 1, le 2 février 2020, le Président Kaïs Saïed a annoncé qu'il envisage la création d'un grand pôle médical à Kairouan qui devrait s'étendre sur 300 ha et qui comprendra plusieurs hôpitaux dans diverses spécialités, des complexes résidentiels consacrés aux cadres médicaux et paramédicaux, un complexe culturel et touristique, des écoles, des jardins d'enfants, des espaces commerciaux et des institutions universitaires.

En outre, le Chef de l'Etat a précisé que cet important projet, qui lui tient à coeur et dont il a parlé avec de hautes personnalités étrangères, permettra d'assurer des services sanitaires adéquats aux habitants des gouvernorats du Centre-Ouest, du Sud ainsi qu'aux touristes algériens et libyens.

Evidemment, la plupart des gouvernorats limitrophes et tous les Kairouanais ont accueilli avec beaucoup de satisfaction cette initiative d'un Président près du peuple et loin de l'influence des lobbys.

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