Notre pays, le Cameroun se placerait à coup sûr dans le peloton de tête des pays maudits en Afrique centrale.
Nous sommes en effet un des pays où on est très prompt à vitupérer contre l'autre, la crise anglophone, Boko haram dans le grand nord, l'impérialisme français notamment.
Tous, nous y allons tonitrument le couteau entre les dents. Pourtant, c'est nous-mêmes à travers un système économique et politique insidieusement élaboré et digéré consciemment ou non, qui donnons vie à ce même impérialiste.
Nos petites moyennes et grandes bourgeoisies camerounaises connaissent mieux la France géographiquement et historiquement parlant que leur propre pays.
Elles y passent leurs vacances et maitrisent mieux le français qu'ils ne maitrisent leur propre langue nationale.
Beaucoup de nos hommes politiques ont, en effet, beaucoup plus de considération pour leur soutien français que nationaux.
Et comme on dit : « ils sont subjugués quand ils vont en Europe et marquent leur territoire affectif où ils sont adoubés ».
Leur ameublement, habillement, architecture de leurs maisons, portent bien le label européen occidental et ils en sont très fiers.
Que dire de leurs habitudes culinaires ? De leurs nutritions ? Sinon, lesquelles sont constituées pour l'essentiel de plats et de fruits, de mets d'une France.
Alors que notre pays possède une panoplie de recettes culinaires et de riches produits qu'ils ignorent ou qu'ils rechignent de consommer, étant eux-mêmes victimes d'un confinement psychoculturel très profond et depuis fort longtemps.
Chez la gente féminine, nous nageons là, dans la pleine puissance du faux avec le port de multiples parures toutes fausses : ongles, cils, cheveux, hanches et, pour couronner le tout, un teint faux décoloré avec des produits tous fabriqués chez l'autre, vitupérer pourtant et traiter de tous les noms d'oiseaux.
Dans les replis profonds de notre âme apprivoiser, nous pensons sans oser se l'avouer que l'autre, le blanc, est meilleur.
Il est pur. Il est plus beau, plus raffiné que nous-mêmes.
De qui se moque-t-on finalement ? Qui veut-on combattre réellement ?
Cette situation paradoxale nous invite à réfléchir davantage sur notre présence dans la vie.
Dans la réalité, nous ne faisons que renforcer l'adversaire en l'enrichissant.