Le parti de Kamto dépose plainte pour incitation à un coup d'État contre deux militants du Rdpc, malgré des doutes sur l'indépendance de la justice camerounaise. Une action symbolique face aux mutations inattendues en Afrique ?
Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a décidé de porter plainte contre le Dr Patrick Rifoe et Yves Abama, deux militants et communicants du parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Les deux individus sont accusés par le MRC d'avoir tenu des propos lors d'une émission télévisée sur Équinoxe TV, appelant à un coup d'État militaire en cas de victoire du candidat du MRC à la prochaine élection présidentielle. La plainte a été déposée au tribunal de grande instance de Yaoundé le 25 septembre dernier par l'avocat du MRC, Me Emmanuel Simh.
Il est important de rappeler que le Dr Patrick Rifoe est connu pour ses déclarations fantaisistes et imaginaires. En 2020, déjà sur Équinoxe TV, il avait affirmé sans preuve que le 3ème Vice-Président du MRC, Emmanuel Simh, avait participé à une réunion visant à déstabiliser le Cameroun. Une plainte avait été déposée contre lui à l'époque, mais elle n'a jamais abouti jusqu'à ce jour. Cette situation laisse penser que les militants du RDPC sont immunisés contre les poursuites judiciaires s'ils attaquent injustement leurs opposants de l'opposition, même en utilisant des arguments diffamatoires.
Il convient également de rappeler les propos mensongers de Messanga Nyamding, membre du comité central du RDPC, à l'encontre du leader du MRC. Bien qu'il ait reconnu que ses déclarations étaient diffamatoires, il avait justifié ses actions en évoquant le contexte électoral. Cependant, la plainte déposée contre lui à Yaoundé n'a pas connu de suites. Cette attitude de la justice renforce les soupçons selon lesquels elle serait sous l'influence du RDPC, ce qui suscite des inquiétudes quant à son impartialité.
Bien que certains puissent douter du succès de cette nouvelle plainte en raison de l'influence présumée du RDPC sur le système judiciaire camerounais, d'autres estiment que c'est un acte symbolique et interpellateur, notamment à la lumière des récents changements inattendus survenus dans certains pays africains. Au Gabon, sous le régime de Bongo, des personnalités autrefois intouchables font aujourd'hui face à des poursuites judiciaires, montrant ainsi que personne n'est au-dessus de la loi.