« Le séminaire de formation organisé ce 4 octobre 2023 par la MONUSCO à la lutte contre la désinformation et les discours de haine m'a beaucoup touchée et aidée, dans le sens où il arrivait quelquefois que nous, administrateurs de groupes WhatsApp, diffusions de fausses informations involontairement ; car nous ne savions pas distinguer une bonne information d'une mauvaise information. Grâce à cette formation de la MONUSCO, nous sommes désormais capables de faire la distinction entre une bonne information et une mauvaise information ».
Cette déclaration est de Nelly Mandefu, étudiante de l'université chrétienne bilingue du Congo UCBC/Beni, qui a pris part à une session de formation à la lutte contre la désinformation sur les réseaux sociaux, organisée par la MONUSCO le 4 octobre 2023, à Beni au Nord-Kivu. Soixante-deux personnes (dont 29 femmes) venues de Kasindi et de Beni et ses environs y ont aussi pris part.
Parmi elles : des administrateurs de groupes WhatsApp, des journalistes, des représentants de partis politiques, de la société civile, mais aussi des associations de femmes et de jeunes. Toute une journée durant, ils ont suivi des exposés sur la compréhension même du concept de désinformation, la typologie, les ressorts de la désinformation, les principaux acteurs de la manipulation, les outils et techniques de la désinformation ou encore les dangers de la manipulation des opinions.
Une seconde partie des matières dispensées était consacrée aux moyens de lutter contre ce fléau.
A ce sujet, les participants ont été édifiés, entre autres, par le premier substitut du Procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de Beni, sur la loi (congolaise) sur la presse et les médias sociaux. Car, dit-on, « nul n'est censé ignorer la loi ».
Nelly Mandefu, administratrice d'un groupe WhatsApp pour étudiants, dit avoir pris un engagement : celui de toujours vérifier les sources des informations à partager.
« Dès aujourd'hui, je m'engage en tant qu'étudiante et administratrice d'un groupe WhatsApp, à ne plus diffuser une information sans avoir une certitude que c'est une bonne information, pour lutter contre cette désinformation qui est l'un des problèmes dont notre pays fait face », a-t-elle déclaré.
Pourquoi cet engagement ? Elle explique que c'est après avoir pris « conscience des dangers et des graves conséquences de la désinformation, au vu des images qui leur ont été projetées pendant cette formation, avec des exemples à l'appui ».
Mais Nelly n'est pas la seule à avoir réalisé les dangers de la désinformation sur la communauté.
Azarias Mukonzi et Stéphanie Mbafumoja, deux autres participants à cette formation, affirment aussi avoir pris conscience des dangers de ce fléau, surtout dans un contexte électoral.
« La désinformation peut amener des électeurs à faire de mauvais choix. Beaucoup d'acteurs politiques et leurs acolytes sont en train d'oeuvrer dans la désinformation. On a des gens qui se détestent, il y a de la haine qui se crée ; certaines personnes se sentent vraiment harcelées. Le lien entre les personnes est coupé, il n'y a plus la cohabitation pacifique qui existait avant. Les gens oublient que les élections vont passer et que nous continuerons pourtant à vivre ensemble ».
Cette formation fait partie de plusieurs autres que la MONUSCO a déjà organisé dans la province du Nord-Kivu pour attirer l'attention de la population sur l'impact et les conséquences que peuvent avoir les fausses nouvelles sur la vie en communauté.