Dakar — Trente-trois stands sont installés dans la cour du centre culturel Blaise Senghor de Dakar dans le cadre de la Foire des innovations en éducation et formation (FIEF), a constaté l'APS.
Le Comité national pour la promotion de la scolarisation des filles (Cnpscofi) tient l'un de ces stands à côté de l'Union des syndicats pour la qualité de l'éducation, de l'Association »Ecole au Sénégal », de l'Association pour le développement de la recherche en Afrique (ARED), du Syndicat des enseignants libres du Sénégal ou encore de l'ex-ADIE, devenue Sénégal numérique »SENUM SA ».
Cette foire est une occasion pour les exposants de présenter divers supports, comme des livrets, flyers ou guides sur les thématiques liées à l'éducation de base, au numérique dans l'éducation, à l'introduction des langues nationales ou à l'alphabétisation.
L'un de ces stands, aménagé sous la forme d'un chapiteau et installé au milieu des autres stands, attire l'attention, car assailli par la plupart des visiteurs, surtout les élèves.
C'est l'espace troc et dons de livres, de cahiers et de matériels scolaires. Le visiteur peut choisir ce dont il a besoin parmi les livres étalés sur une grande table. Ceux-ci ont été offerts par des citoyens de tous bords lors d'une collecte faite avant la foire.
Les élèves peuvent venir avec également leurs anciens livres et s'offrir d'autres livres au programme cette année. Le stand est également jonché de sacs d'écoliers encore utilisables.
»Il suffit de choisir, c'est gratuit », lance la responsable du stand »dons et troc », Coumba Louma, enseignante de formation à la retraite. Une façon pour elle de continuer à être au service de l'éducation des enfants de façon bénévole.
Au stand du comité pour la scolarisation des filles, la présidente, accompagnée de quelques membres dudit comité, toutes des enseignantes, profitent des échanges avec les visiteurs pour sensibiliser sur la loi sur l'obligation scolaire de 6 à 16 ans, le maintien des filles à l'école et surtout, sur la circulaire interdisant le renvoi des filles en cas de grossesse.
»Dans beaucoup de collèges, quand une fille est en état de grossesse, elle est renvoyée alors que ça ne doit pas être le cas, car il existe un texte qui la protège », explique-t-elle.
Présidente de la Cnpscofi, Awa Sène Diop, précise qu'une fille en état de grossesse a le droit de continuer à se rendre à l'école, mais à la condition de se munir d'un certificat médical délivré par un médecin agréé.
»Beaucoup de chefs d'établissement et de parents d'élèves ignorent l'existence de cette lettre circulaire et nous avons le devoir de communiquer pour maintenir ces filles à l'école », argumente-t-elle.
Doudou Ndiaye, membre de la commission technique de l'Union syndicale pour une éducation de qualité (USEQ), souligne pour sa part que toutes leurs oeuvres, productions et contributions écrites sur les questions scolaires et le milieu syndical ont été mises à la disposition des visiteurs de la FIEF.
Manager de la plateforme »Ecole du Sénégal », Awa Sophie Hélène Ndiaye, estime que l'initiative est une grande opportunité pour échanger entre acteurs de l'éducation et mutualiser, si besoin, les ressources éducationnelles au profit des apprenants mais également des enseignements à travers une plus grande connaissance des outils pédagogiques innovants.
Selon elle, »Ecole au Sénégal » est une plateforme numérique éducative qui dispense des cours en ligne 100% gratuits pour tout apprenant du cycle primaire, secondaire et moyen-secondaire, de la classe de CI à celle de terminale.
Des contenus de cours et d'exercices déjà corrigés sont également disponibles sur une application mobile accessible aux élèves, a-t-elle ajouté.
Alors qu'elle existe depuis 2012, ce n'est qu'avec la pandémie de Covid-19, apparue en 2020, que la plateforme s'est développée véritablement. Avec la fermeture des écoles, ses utilisateurs sont passés de 100 000 à plus de 300 000, selon la responsable.