Afrique: Perspectives - L'Afrique subsaharienne en récession selon la Banque mondiale

Les perspectives économiques pour l'Afrique subsaharienne restent moroses. La projection semble cependant encourageante pour Madagascar.

Selon la dernière édition du rapport Africa's Pulse de la Banque mondiale, l'instabilité grandissante, la croissance anémique des principales économies de la région, associées à l'incertitude persistante qui caractérise l'économie mondiale, entraînent les perspectives de croissance régionale à la baisse. En effet, la croissance économique en Afrique subsaharienne devrait ralentir à 2,5 % en 2023, après les 3,6 % de 2022. De plus, le PIB per capita en Afrique subsaharienne n'a pas connu de progression depuis 2015. Pire, la croissance régionale devrait ralentir à un taux moyen par habitant de 0,1 % pour la période 2015-2025.

Un niveau qui pourrait ainsi marquer une décennie perdue, en matière de croissance suite à l'effondrement du prix des matières premières de 2014-2015. « Ce sont les populations les plus pauvres et vulnérables de la région qui continuent à supporter le coût économique de ce ralentissement, la faiblesse de la croissance affectant le rythme de la réduction de la pauvreté et la croissance de l'emploi », explique Andrew Dabalen, économiste en chef de la région Afrique à la Banque mondiale.

« Avec le nombre de jeunes Africains entrant chaque année sur le marché de l'emploi représentant jusqu'à 12 millions de personnes à travers la région, il est plus que jamais urgent pour les décideurs politiques de transformer leurs économies et d'amener la croissance à leurs populations à travers de meilleurs emplois. »

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Contraintes

"Dans l'ensemble, les taux de croissance actuels à travers la région ne sont pas suffisants pour créer assez d'emplois de qualité et répondre à l'augmentation de la population en âge de travailler", souligne le rapport. Les schémas de croissance actuels ne créent que 3 millions d'emplois formels par an, laissant ainsi de nombreux jeunes sous-employés et dépendants d'emplois occasionnels, partiels et précaires, qui ne leur permettent pas de tirer pleinement parti de leurs compétences.

De son côté, le FMI avait tablé sur une projection encourageante quant à la situation vers la fin de cette année et en 2024, du moins pour l'Afrique subsaharienne. De 3,6 % en 2023, la croissance de la région devrait passer à 4,2 % en 2024. Pour le cas de Madagascar, elle est tablée à 4,9 % par les autorités, contre 4,8 % par le FMI, si la moitié des pays de la région ne dépasse pas 4,6 %. Toutefois, une enquête auprès des entreprises a permis d'identifier les contraintes que celles-ci redoutent dans le cadre du développement de leurs activités en cette période. Près de 70 % des enquêtés ont avancé les modalités « incertitude de la conjoncture économique », « incertitude du contexte socio-politique » et « délestage ».

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