Madagascar: Manifestation à Tana - Une journée à haut risque

Une grosse journée s'annonce aujourd'hui concernant la suite de la manifestation du collectif des candidats. Les risques de tensions sont grands et la possibilité d'affrontements n'est pas à exclure.

À quelques jours du début de la campagne électorale, et avec la manifestation du collectif des candidats qui se poursuit, la journée d'aujourd'hui risque d'être sous tension. Si les deux dernières journées de grève étaient marquées par des marches pacifiques d'Ampefiloha à Andavamamba pour la journée du jeudi et d'Ampandrana à Ankorondrano pour celle d'hier. Une semaine de manifestation et les demandes des candidats n'ont toujours pas eu d'issue positive. Aujourd'hui, c'est la fin de semaine et les partisans des onze candidats qui n'étaient pas disponibles en milieu de semaine pourront venir grossir les rangs des manifestants.

Au début de la grève, alors que le collectif des candidats peinait sur le nombre d'adhérents à la lutte, Hajo Andrianainarivelo explique que cette situation est due au fait qu'ils n'ont pas demandé aux partisans travailleurs d'arrêter leurs activités pour les suivre car ils respectent la liberté des citoyens. Lors du mouvement d'hier, les grévistes ont augmenté en nombre avec l'arrivée des pro-Siteny. Effectivement, la journée était marquée par la venue de Siteny Randrianasoloniaiko, président du Mihava tour et candidat du parti social-démocrate (RPSD), qui n'a pas participé aux précédentes journées de manifestation.

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Facteurs de risque

Un autre facteur de risque éventuel de frictions aujourd'hui est que le collectif des candidats a tout intérêt que les partisans viennent en nombre pour faire en sorte de forcer la décision afin d'échapper au choix cornélien qu'ils devront faire concernant la campagne électorale si la manifestation venait à échouer. S'ils sont assez nombreux et y vont assez fort, les Forces de l'ordre vont certainement réagir et un affrontement peut éclater à tout moment. D'un autre côté, les risques de tensions n'existent pas seulement entre les manifestants et les éléments des Forces de l'ordre.

Effectivement, les dernières journées de grève ont aussi été caractérisées par le fait que des individus qui n'adhèrent pas à la lutte du collectif des candidats ont hué et sifflé Marc Ravalomanana lors du passage de son véhicule à Ampefiloha, jeudi. Pour hier, les manifestants ont eu des adversaires plus coriaces aux alentours d'Ambodivona et d'Ankorondrano. Ces cas de figures augmentent les risques d'éventuels affrontements entre civils. Le climat d'incertitude qui s'installe avec le mouvement du collectif des candidats aujourd'hui pourrait aussi contribuer à occasionner des tensions.

Parallèlement, les députés TIM des six arrondissements d'Antananarivo se sont vus interdire par les autorités de faire une restitution au 13 mai et ont été redirigés, une première fois, au Magro Tanjombato, puis, tard dans la soirée d'hier, une seconde fois, au Coliseum Antsonjombe. Ce qui impactera aussi la manifestation et, par la même occasion, augmentera les risques de frictions. En tout cas, cette journée s'annonce cruciale pour la suite de la manifestation conduite par les onze candidats et du processus électoral en général.

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