Madagascar: Campagne Electorale - Le collectif des candidats au pied du mur

Continuer la manifestation ou faire campagne? C'est le dilemme des onze candidats du collectif dont les revendications n'ont pas été satisfaites alors que la campagne électorale commence la semaine prochaine. Un vrai test pour l'unité du collectif.

Le temps des décisions. C'est la situation actuelle du collectif des onze candidats avec la campagne électorale qui commence la semaine prochaine. D'un autre côté, il y a la manifestation pour demander la disqualification de Andry Rajoelina, le candidat numéro trois, la restructuration de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), la création d'une Cour électorale spéciale pour avoir plus de transparence dans le processus électoral. La libération de Rina Randriamasinoro, secrétaire général du « Tiako i Madagasikara » (TIM) est la nouvelle requête du collectif des candidats. À noter qu'il a été arrêté lundi dernier du côté d'Andohan' Analakely et placé en garde à vue à la gendarmerie de Fiadanana.

Aucun de ces demandes n'a abouti jusqu'à maintenant et les membres du collectif des candidats projettent de continuer la manifestation aujourd'hui, mais les détails n'ont pas encore été communiqués jusqu'à présent. Il est évident qu'il serait difficile pour les onze candidats de se battre sur deux fronts en même temps dont la campagne électorale et la manifestation. Les options sont quand même multiples pour le collectif. La première est de stopper la grève et de se concentrer sur la propagande, la deuxième est de faire une campagne électorale collective ou faire du chacun pour soi. Et la troisième est tout simplement de décider de ne pas entreprendre de campagne électorale pour se concentrer sur la manifestation.

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Ripostes

Des éléments de réponses sont fournis par quelques candidats membres du collectif. Auguste Paraina, président du parti « Tsara tahafina », lors de la rencontre du collectif des candidats avec des partis politiques, déclare qu'il n'a pas l'intention d'entamer la campagne électorale mais plutôt de se concentrer sur la manifestation que lui et ses compagnons du collectif considèrent comme lutte pour avoir une élection transparente et inclusive. « Qu'il [Andry Rajoelina] fasse tout seul la campagne, nous, on se concentre sur la recherche de solution pour la conjoncture politique actuelle », s'exclame-t-il au « Le Hintsy » Ambohimanambola, mercredi dernier.

Questionné au sujet de la campagne électorale, Marc Ravalomanana, président du TIM, n'a pas répondu directement s'il allait ou pas entamer la propagande. Il a seulement répliqué qu'il verra le moment venu, mais pour l'instant, il se concentre sur cette fameuse recherche de solution. Hier, en fin d'après-midi, Landy Mbolatiana Randria-manantenasoa, ministre de la Justice et garde des Sceaux, a tenu une conférence de presse pour répondre en partie aux demandes du collectif des candidats.

Elle ne donne point gain de cause aux onze candidats à la présidentielle. Au contraire, elle soutient que les membres de la HCC ont été mis en place dans le respect de la Constitution et que la Ceni avance déjà dans le processus électoral avec les bulletins uniques qui arrivent aujourd'hui d'après les prévisions et la distribution des cartes électorales qui est déjà dans un stade avancé. La garde des Sceaux explique aussi que la campagne électorale approche à grands pas et qu'il n'est donc plus avisé de changer les instances de préparation des élections pour respecter les dates prévues pour les scrutins.

Jeudi, lors de la cérémonie pour le commencement des travaux de construction de barrage à Ampahitrosy, Christian Ntsay, Premier ministre et chef du gouvernement collégial, a déclaré dans un ton assez strict qu'il n'est guère nécessaire de débattre sur la légalité ou la légitimité des Institutions d'organisation et de préparation des élections dont la HCC et la Ceni.

« Il est normal de faire confiance à la Commission électorale puisque, avec le temps, cet organe a su prouver que le processus électoral avance et qu'il n'est question d'aucune restructuration « , fustige-t-il. Avec ces déclarations des membres du gouvernement collégial, il serait difficile pour les candidats de voir leurs demandes aboutir surtout avec la campagne qui débute. Il est maintenant temps pour les onze candidats de faire un choix cornélien vis-à-vis de l'avenir de leurs candidatures respectives.

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