L'eau devient très difficile à trouver. Plusieurs quartiers de la ville d'Antananarivo sont en manque d'eau depuis près de quatre mois, au moins un mois pour certains. Le problème ne trouve pas encore de solution. Les usagers eux-mêmes recherchent des alternatives pour y faire face. « Nous vivons depuis près de trois mois avec l'eau des bassins piscicoles à terre. C'est-à-dire les bassins traditionnels », rapporte Doda, un habitant d'Andraisoro. Le problème persiste dans ce quartier. Au début, la coupure d'eau se faisait de temps à autre et était réduite par l'approvisionnement des citernes bleues de la Jirama.
Mais en ce moment, c'est la pénurie totale. Le manque d'eau ne concerne pas seulement le quartier d'Andraisoro, mais touche presque tous les quartiers de la capitale. Plus l'eau est difficile à trouver, plus le prix pour l'acquérir est élevé. « Nous employons des personnes pour chercher l'eau puisque le travail ne nous donne pas le temps de le faire. On achète le bidon jaune de 20 litres d'eau de 800 ariary à 1 000 ariary.
Alors que dans les bornes fontaines publiques cela coûtait 50 ariary », se plaint une autre habitante de ce quartier. La recherche des bassins piscicoles pour puiser l'eau entraîne la hausse de ce prix puisque les rabatteurs d'eau recherchent et payent les propriétaires des bassins pour s'en procurer. L'eau peut se trouver jusqu'à une distance de 1 000 mètres du quartier.
Eau malsaine
« Quelques familles payent jusqu'à 5 000 ariary par jour juste pour avoir de l'eau. D'autres familles ne peuvent pas payer autant et se contentent d'un seul bidon d'eau par jour », rapporte encore Doda. En général, l'eau produite par la Jirama, filtrée et propre, est conseillée par les médecins. L'eau des bassins piscicoles ne peut pas répondre à ce besoin exclusif des habitants de la capitale.
« Nous sommes obligés de boire et d'utiliser l'eau de ces bassins puisque nous n'avons plus d'autres alternatives. C'est moins coûteux que l'eau des bornes fontaines publiques qui pourraient se situer à des kilomètres de nous. On fait juste en sorte de bien la bouillir avant de la consommer », expliquent ces habitants. Leurs problèmes se généralisent. Les citernes bleues de la Jirama qui devraient les approvisionner en eau régulièrement sont sèches, comme on peut le voir sur place. Les usagers affirment qu'il n'y avait pas d'approvisionnement depuis près de deux mois.
Ce qui les a conduits à la recherche de cette alternative. Pour le moment, la société d'État n'a pas encore de réponse positive à tout cela. « Les travaux d'entretien des machines à Mandroseza restent toujours le blocage qui entraîne ce type de problème », selon la note sur leur page Facebook. Par ailleurs, une manifestation s'était produite à Alakamisy Fenoarivo, ce jeudi dans la soirée. La population a revendiqué le retour à la normale de l'approvisionnement en eau. Un problème pour tous les quartiers de la ville d'Antananarivo et des explications claires sont attendues.