Madagascar: Une situation politique difficile à décrypter

C'est une semaine, somme toute, particulière que la classe politique a vécue. Elle avait commencé avec la première descente dans les rues du collectif des candidats et on pouvait craindre le pire car le pouvoir avait mobilisé des centaines de membres des forces de l'ordre pour stopper la manifestation. Le cortège, conduit par les candidats, est arrivé près du tunnel d'Ambohidahy et a été dispersé par les grenades lacrymogènes lancés. De nombreuses personnes ont été incommodées par les gaz, certaines d'entre elles se trouvant en état de choc.

Le lendemain, le même scénario a eu lieu, mais il y a des blessés, le candidat n°7 Andry Raobelina étant sérieusement blessé à l'oeil et le S.G. du HVM, Rivo Rakotovao, touché à la jambe. Des arrestations furent opérées. Le SG du TIM, Rina Andriamasinaivo, et un garde du corps de Marc Ravalomanana furent embarqués par des éléments de la gendarmerie. Cela n'a cependant pas découragé le collectif qui a adapté sa stratégie à la situation. Il a pris la tête des manifestants qui sont partis de Mahamasina. C'est une foule importante qui s'est dirigée vers le palais de justice d'Anosy, mais a dû s'arrêter à cause des grenades lacrymogènes.

Dans le même temps, l'Arena Ivandry accueillait un millier de partisans d'Andry Rajoelina. Le candidat n°3 a haussé le ton et a affirmé qu'il refusait tout accord politique et qu'il ne retirerait jamais sa candidature. On a même senti poindre une certaine menace dans sa voix. Le FFKM est intervenu le mercredi fort à propos pour prôner l'apaisement. Les candidats ont répondu à son invitation.

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Ils ont continué le mouvement qu'ils ont initié, mais ils ont adapté leur stratégie à la situation. L'anecdote du chou fleur dans le sac à dos d'un particulier arrêté par les gendarmes a fait le buzz et il a permis au collectif d'en faire un symbole de pacifisme. Ces deux derniers jours, les défilés qu'il a organisés ont rassemblé beaucoup de monde et se sont déroulés dans le calme. Cependant, nul ne sait ce que réserve l'avenir car il n'est pas écrit. On ne peut pas voir ce qui se cache sous les apparences.

Sur le plan international, l'on a l'impression d'une certaine accalmie sur le front russo-ukrainien. Et pourtant, on sait qu'il ne s'agit que d'une apparence car des combats très durs se déroulent en première ligne. Ils sont, dit-on, très sanglants car ils se déroulent même au corps à corps. Le soutien des Américains aux Ukrainiens est de plus en plus important, les Républicains ayant affirmé qu'ils étaient décidés à appuyer les demandes faites par le président ukrainien en matière de matériel militaire. Les Européens, quant à eux, ne vont pas être en reste.

Le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan a repris de manière spectaculaire, ces derniers jours. L'offensive éclair, menée par les Azéris dans le haut karabakh, a été couronnée de succès. Un accord a eu lieu et s'est soldé par le retrait des forces arméniennes de cette province sécessionniste.

Le climat politique semble s'être apaisé durant ces deux derniers jours, mais certains observateurs restent prudents lorsqu'ils parlent de l'évolution de la situation. Le face-à-face entre le collectif des onze candidats et le pouvoir est tendu et nul ne sait ce qui peut se passer dans le proche avenir. Les préparatifs des élections continuent comme si de rien n'était. L'appel au dialogue, prôné par le FFKM, est complètement ignoré par le candidat n°3. Comme nous le disons depuis longtemps, on ne peut présager de rien car le calme peut laisser la place à la tempête.

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