Lors d'une conférence de presse tenue vendredi 7 octobre à Kinshasa, le collectif d'Avocats du journaliste Stanis Bujakera a dénoncé des irrégularités dans la détention de leur client, demandant une fois de plus sa mise en liberté provisoire.
Le collectif affirme qu'aucun élément tangible n'indique, à ce jour, que le directeur de publication adjoint d'Actualité.cd et correspondant de Jeune Afrique pourrait tenter de se soustraire à la justice tant son domicile est connu, son identité ne soulève le moindre doute, encore que des indices sérieux de culpabilité allégués par le Parquet ne semble nullement établis.
« Il y a des irrégularités, dans la mesure où notre client Stanis Bujakera est toujours en détention, au-delà du délai de quinze jours que le tribunal de paix avait accordé pour la prolongation de la détention préventive du parquet », a fait savoir Ndikulu Yana, l'un des avocats du journaliste.
Selon lui,« à ce stade-ci, Stanis Bujakera n'est pas informé de la suite de l'instruction, de la suite de l'enquête. Il ne sait pas si l'enquête se poursuit ou si l'affaire a été transmise au niveau du tribunal et (...) Nous sommes en train de considérer à ce jour que la détention est totalement irrégulière ».
Il demande la levée de la détention ou la mise en liberté provisoire, en attendant que l'enquête puisse se poursuivre « d'autant plus que ses téléphones qu'on considère comme étant les éléments principaux dans l'enquête sont encore entre les mains de la justice. Donc, sa propre personne physique n'a absolument rien à voir».
Stanis Bujakera Tshiamala avait été arrêté vendredi 8 septembre le soir, alors qu'il se trouvait à l'aéroport de NDjili. Il est accusé par la justice des infractions présumées de faux en écriture, falsification des sceaux de l'Etxat, propagation de faux bruits et transmission de messages erronés et contraires à la loi, en rapport avec le meurtre du député Chérubin Okende.
Un autre journaliste dans le collimateur des services de sécurité
Le journaliste Peter Tiani a été empêché de se rendre à Lubumbashi ce vendredi à l'aéroport international de N'djili par la Direction générale de migration (DGM).
Selon lui, ceux qui l'ont empêché lui ont fait savoir que cette interdiction de voyager viendrait de la hiérarchie ; sans préciser de quelle hiérarchie il s'agissait. Toutefois, il dit être libre malgré cet empêchement.