Quatre semaines après son arrestation, les avocats du journaliste congolais Stanis Bujakera ont tenu une conférence de presse vendredi 6 octobre à Kinshasa, estimant que sa détention est illégale et réclamant toujours sa libération.
Il y a quatre semaines exactement, aux alentours de 20h (heure de Kinshasa), le journaliste Stanis Bujakera était arrêté par la police nationale congolaise à l'aéroport de la capitale alors qu'il devait embarquer dans un vol pour Lubumbashi. Le correspondant de Jeune Afrique, de Reuters et directeur de publication adjoint d'actualité.cd a été mis en examen pour « faux en écriture, falsification des sceaux de l'État », « propagation de faux bruits », et « transmission de messages erronés et contraires à la loi ».
En cause, un papier publié par Jeune Afrique le 31 août 2023. Cet article évoquant une note confidentielle attribuée au Département de la sécurité intérieure de l'Agence nationale de renseignement (ANR) revenait sur les circonstances entourant la mort du député de l'opposition et ancien ministre Chérubin Okende - assassiné en juillet dernier. Une note dont les autorités congolaises ont depuis contesté l'authenticité.
Or cet article est signé de la rédaction de Jeune Afrique et ne porte par la mention de Stanis Bujakera. Pour les avocats du journaliste, leur client ne peut donc pas en assumer « la responsabilité ». Ils dénoncent aussi une détention irrégulière, puisque la justice avait ordonné le 15 septembre deux semaines de détention. Il est toujours détenu vendredi 6 octobre.
Depuis sa mise en détention provisoire, une soixantaine d'organisations et de personnalités ont participé à une campagne de mobilisation en faveur de sa libération.
Les avocats de Stanis Bujakera affirment qu'aucun élément tangible n'indique à ce jour que le journaliste pourrait tenter de se soustraire à la justice. « Lui accorder la liberté, même provisoire n'entravera pas le cours de la procédure » soulignent-ils.
Il est toujours en détention au-delà du délai de 15 jours que le Tribunal de paix avait accordé pour la prolongation de la détention préventive du parquet. Nous sommes en train de considérer à ce jour que la détention est complètement irrégulière. Il est prêt à déférer à toute convocation de la justice. Quel obstacle peut-il dresser à l'instruction de la justice pour qu'on le retienne ?
01:04 Pour maître Ndikulu Yana, porte-parole du collectif d'avocats qui défend Stanis Bujakera, aucun élément tangible n'indique à ce jour que le journaliste pourrait tenter de se soustraire à la justice: «Lui accorder la liberté, même provisoire n'entravera pas le cours de la procédure»