Afrique: « Hommage A Sony Labou Tansi » - La compagnie Nzonzi appelle au soutien

Depuis l'an dernier, la compagnie Nzonzi que dirige le conteur congolais, Julles Ferry Moussoki, s'est lancé le défi d'honorer d'éminents écrivains africains. Qu'ils soient vivants ou morts, l'objectif est de ramener au goût du jour leurs souvenirs ainsi que leurs oeuvres qui ont impacté et continuent d'influencer positivement la société. Le prochain sur la liste et le premier Congolais à l'honneur sera Sony Labou Tansi. Un appel à soutien est ainsi ouvert pour célébrer avec éclat cet événement. Entretien.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Pouvez-vous nous faire un petit récapitulatif de ce projet artistique ?

Julles Ferry Moussoki (J.F.M.) : Le projet existe depuis bientôt quatre ans et il s'intitule « Hommage A. ». Le 2 décembre dernier, nous avons rendu hommage à Amadou Hampâté Bâ, écrivain et ethnologue malien, défenseur de la tradition orale, notamment peule, né en 1900 ou 1901 à Bandiagara, au Mali, et mort le 15 mai 1991 à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Et, à la fin du spectacle, il est de coutume d'annoncer au public le personnage retenu pour l'édition prochaine. Ce qui fut le cas et c'est Sony Labou Tansi.

L.D.B. : Pourquoi seulement les écrivains pour ces « Hommage A » ?

J.F.M. : Le projet, en lui-même, consiste à rendre hommage aux écrivains africains. Maintenant, nous verrons dans le futur s'il faut ouvrir une brèche à des personnes qui ont eu à marquer l'histoire et qui ne sont pas forcément les écrivains. Mais pour l'instant, on veut commencer par les écrivains.

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L.D.B. : Avez-vous déjà calé une date ?

J.F.M. : L'activité est prévue l'année prochaine, en 2024. On aurait pu rendre hommage à Sony Labou Tansi en décembre 2023 ou en janvier 2024, comme on le veut, mais on a voulu que ça soit le jour où Sony est mort. D'où, nous avons retenu la date du 14 juin.

L.D.B. : Comment se prépare l'événement ?

J.F.M. : Tout se déroule bien. La première étape consiste à la collecte des données sur Sony qui va commencer en janvier prochain. Et la deuxième étape c'est la transcription de tout ce qu'on aura collecté. La troisième étape sera la résidence de création du spectacle sur l'artiste. Mais durant toute l'activité, on aura des expositions, conférences-débats, moments de témoignages sur Sony, lectures de textes, et puis des spectacles à la fin. Pour l'instant, nous sommes en train de chercher les partenaires pour pouvoir commencer la première partie, qui est celle de la collecte des données.

L.D.B. : Que prévoyez-vous concrètement durant cette phase de collecte de données ?

J.F.M. : Durant la collecte, nous souhaitons rencontrer ceux qui ont travaillé avec Sony, ceux qui l'ont côtoyé durant son vivant, durant son parcours et dans tout ce qu'il était en train de faire. Par exemple, ceux qui ont fait partie du Rocado Zulu, sa compagnie de théâtre. Une fois que nous aurons collecté ces informations, nous prendrons le temps pour faire le montage. En effet, ce ne sera pas de simples informations, mais du contenu que nous allons créer sous la forme d'un documentaire. Et après viendra le temps de la création du spectacle de conte sur Sony. La tâche n'est donc pas facile. C'est pourquoi, nous avons jugé bon de s'y mettre à temps.

L.D.B. : Quels sont les artistes avec lesquels vous travaillerez ?

J.F.M. : Pour cette deuxième édition, nous prévoyons de travailler avec Muleck à la percussion, le slameur Christian Kibongo, des artistes-musiciens comme Fanie Fayar à la chanson et Oupta, ainsi que d'autres artistes à la scénographie et à la régie. Pour les lectures de textes, nous sélectionnerons des comédiens évoluant dans le théâtre national. La liste n'est pas encore exhaustive, on a encore besoin des gens.

L.D.B. : Quel message en lien avec l'appel à soutien lancé il y a quelques jours ?

J.F.M. : Généralement, les activités culturelles que j'organise sont financées sur fonds propres. Cette fois-ci, vu l'ampleur de l'événement, je n'aurai pas assez de moyens financiers pour pouvoir le réaliser. Comme on dit dans mon village, un seul doigt ne peut pas soulever un caillou, il en faut cinq. C'est pourquoi, à moins d'une année de l'événement, je lance l'appel à soutien et à l'accompagnement. Nous avons besoin d'un accompagnement sur le plan des finances, sur le plan matériel et logistique.

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