Tunisie: Autonomisation des mères des élèves menacés par la déscolarisation précoce - La planche de salut.. !

7 Octobre 2023

La précarité constitue le principal facteur propice à la déscolarisation précoce. Les études qui le prouvent incitent au comblement des défaillances économiques qui font des ménages des nids prédisposés à la délinquance. Et c'est toujours la mère qui paye les pots cassés, elle les paye en larmes et en inquiétude.

Vu le rôle de la femme, en général, et de la mère, en particulier, à garantir un climat motivant et de bien-être à ses enfants, le ministère de la Famille, de la Femme, de l'Enfance et des Personnes âgées a établi, en 2015, les jalons d'un Programme d'autonomisation des mères des élèves menacés par la déscolarisation précoce. Ledit programme avait démarré en 2017, ouvrant ainsi la voie à plus d'un millier de mamans à la vie active et à l'amélioration de leur revenu familial.

175 nouveaux microprojets à financer

Avant-hier encore, la ministre de tutelle, Amel Belhaj Moussa, a chapeauté la cérémonie de remise de l'accord de financer 175 nouveaux microprojets au profit de mamans provenant de 13 gouvernorats dits prioritaires. Elle a parlé de l'importance du rôle de la mère dans l'appui aussi bien moral que financier du parcours scolaire de ses enfants. «Nous avons parié sur la mère. Nous avons la ferme conviction que, dotée d'une autonomie financière, la maman investit beaucoup dans ses enfants», a-t-elle souligné. Elle s'est réjouie de voir les indicateurs relatifs à la déscolarisation précoce chuter, sensiblement, passant de 100 mille, les années précédentes, à 70 mille, l'an dernier.

De son côté, Mohamed Ali Boughdiri, ministre de l'Education, a salué cette nouvelle approche, menée dans l'optique de sauver la situation de l'éducation en Tunisie. Une approche participative et globale, impliquant l'intervention de tous les secteurs et de tous les ministères pour combler les lacunes décelées dans le système éducatif. «Le ministère des Affaires sociales accordera 500 mille aides aux familles des élèves. Le ministère de l'Energie se chargera d'implanter des panneaux solaires dans plusieurs établissements scolaires.

Quant au ministère des Domaines de l'Etat, il sera appelé à garantir des terrains pour y construire des écoles...», a-t-il indiqué. Et d'ajouter qu'une réunion avec les cadres du ministère de l'Intérieur a été organisée, le 4 octobre, pour trouver des solutions de lutte contre la prolifération de la violence dans l'environnement scolaire et pour protéger les élèves des différents dangers qui les menacent.

S'agissant du présent programme, le ministre de l'Education a béni cette initiative, sans pour autant manquer d'énumérer plusieurs facteurs à risques qui convergent vers la déscolarisation précoce, surtout dans le milieu rural, dont l'absence de moyens de transport et l'absence de cantines. «Las de devoir marcher des kilomètres pour arriver à l'école, privé de nourriture, l'enfant finit par abandonner. Mais le problème n'est pas la déscolarisation précoce en elle-même. On s'interroge sur le devenir de tant d'élèves...Sans niveau, précaires, ils finissent par être absorbés par le terrorisme, la délinquance, sinon par la migration clandestine», anticipe-t-il.

4.421 élèves sauvés !

C'est pour ces raisons que l'appui des mères de familles à faibles revenus s'impose. L'objectif étant de les soutenir financièrement pour qu'elles réussissent la création de microprojets durables, à même de les aider à surmonter leurs conditions économiques difficiles. En effet, depuis son lancement, en 2017, le Programme d'autonomisation des mères des élèves menacés par la déscolarisation précoce a réussi à financer 1.091 microprojets dont 87% sont durables. Les fonds déployés à cet effet s'élèvent à 4,6 MD. Les bénéficiaires indirects de ce programme ne sont autres que les enfants en âge de scolarisation, soit 4.421 élèves.

Le ministère vient d'étoffer le nombre des bénéficiaires par l'octroi de l'accord de financement au profit de 175 mères de 615 élèves, issus de Nabeul, Monastir, Sousse, Sfax, Kairouan, La Manouba, Jendouba, Le Kef, Béja, Gafsa et Médenine, avec une enveloppe de l'ordre de 950 mille dinars. «Au début, nous avons insisté sur les zones rurales où le taux de déscolarisation précoce était alarmant.

Cette année, nous allons opter pour la discrimination positive en accordant plus d'intérêt aux zones à forte population et aux régions frontalières», indique Mme Sameh Yahyaoui, chargée du programme. Les bénéficiaires auront la chance d'être suivies et accompagnées durant les premiers mois de la mise en place de leurs microprojets, soit une visite par mois durant les six premiers mois, puis une visite par trimestre.

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