La nouvelle équipe dirigeante de l'ordre national des architectes du Cameroun (ONAC) installée à Yaoundé le 05 octobre 2023 s'est engagée à prendre le taureau par les cornes afin de redonner à la profession ses lettres de noblesse.
C'est un cahier de charge bien chargé qui a été présenté à la nouvelle équipe de l'ONAC dirigée par Jean Christophe Ndongo, nouveau président de l'ordre.
En effet, élu au cours de l'assemblée Générale du 23 septembre dernier pour un mandat de 3 ans qui la conduira jusqu'en 2026, le nouveau bureau sait déjà quel sera son combat tout au long de son exercice. Abdou Mbilambouzoum, président de l'assemblée Générale pour le mandat 2023-2026 a résumé les recommandations des pairs architectes, aux nouveaux élus, en 5 grandes lignes; parmi celles-ci : le respect des textes qui régissent la profession d'architecte au Cameroun. Il faut que tous les architectes soient égaux devant la loi, qu'ils aient les mêmes avantages, les mêmes devoirs et les droits.
Il sera aussi question pour le nouveau bureau de rassembler les architectes autour de la confrérie qui les unit. Il sera aussi question qu'elle s'implique dans la formation des jeunes architectes en vue de faciliter leur insertion dans la profession afin d'éviter les égarement. En outre, il sera question pour le bureau entrant de vulgariser cette profession qui reste incomprise et se confond à l'ingénierie en bâtiment.
Enfin il sera question de défendre la profession contre les intrus qui la ternissent tout en luttant contre les signature de complaisance de certains contrats et militer pour l'ouverture du l'architecture camerounaise à l'international. D'ailleurs dans la phase réservée aux divers, un architecte a rappeler à la nouvelle équipe que : « Traquer la complaisance partout et sous toutes ses formes, ça permettra aux architectes de gagner leur vie.»
L'architecture au Cameroun : un secteur en proie à de nombreuses difficultés
Les événements récemment observés dans le pays témoignent d'un malaise dans la profession d'architecte. On se rappelle du récent incident ayant causé plusieurs morts à Douala suite à l'écroulement d'un immeuble. De nombreuses questions se sont posées sur la qualité des immeubles réalisés dans le pays remettant en question la qualité de l'expertise camerounaise en la matière. Or la question n'a pas lieu d'être posée parce que l'expertise n'est pas ce qui fait défaut au regard du potentiel des architectes recensés au sein de l'ONAC.
La question, d'où vient le déclic. La réponse est à retrouver dans le cahier de charge assigné à ce nouvel exécutif de l'ONAC. En effet, la profession est prise en otage par des intrus sans véritable qualification qui réalisent des travaux sans respecter la norme en là matière. En outre des favoritismes nés des contrats de complaisance font engager des personnes sans expertise avérée pour la réalisation des ouvrages sérieux.
Des réalités dont le nouveau bureau de l'ONAC en est bien conscient
Le bureau constitué de 9 membre titulaire et 9 membre suppléant appelé à conduire le prochain mandat est un savant mélange armé pour faire face à ces nombreux défis et redonner à la profession ses lettres de noblesse.
Dans son premier discours d'après installation, le président entrant Jean Christophe Ndongo interpellant la tutelle de l'ordre mentionne fort bien : «Je me tourne vers notre tutelle pour lui dire que nous comptons sur son soutien lors de nos démarches administratives auprès des institutions étatiques et parapublique afin de les répéter sans cesse que nul ne peut exercer le métier d'architecte s'il n'est inscrit au tableau de l'ordre national des architectes du Cameroun ; je me tourne vers notre tutelle pour lui dire que nous comptons sur son soutien lorsque nous saisirons la justice pour faire fermer les établissements qui usurpent le titre d'architecte...»
Ces propos traduisent le sentiment de redynamisation de cette profession qui habite les nouveaux membres. Reste à espérer que les fruits tiennent la promesse des fleurs.