La cérémonie commémorant les 143 ans de la fondation de Brazzaville a été organisée dans l'auditorium Denis-Sassou-N'Guesso du Mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza, en présence du ministre d'État, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Firmin Ayessa, des ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques accrédités en République du Congo.
Fondée le 3 octobre 1880, Brazzaville capitale de la République du Congo a totalisé ses 143 ans, alors que le Mémorial Pierre- Savorgnan-de-Brazza, inauguré le 3 octobre 2006 a totalisé ses 17 ans. Une animation culturelle placée sous la direction de Maman Crédo, à travers une comédie musicale intitulée « La destinée de Nkuna », a marqué la cérémonie, ainsi que les prestations de Black Panthère, du Musée d'art, et des groupes traditionnels dans la cour Mantsiémé et Ntemo Kongo.
Ouvrant la série des allocutions, la directrice générale du Mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza, Bélinda Ayessa, a souligné que l'histoire qui se déroule ainsi, en multiples séquences, ne laisse guère l'occasion d'évoquer les étapes successives. Elle a saisi cette opportunité pour rappeler que Brazzaville, autrefois une petite bourgade connue sous le nom de Mfoa, est devenue une cité moderne. « Aujourd'hui, ce passage de la ruralité à l'urbanité s'observe dans l'élan clairement affirmé de sa modernisation », a-t-elle conclu.
Dans son intervention, le porte-parole de la Cour royale de Mbé, le prince Louis Nsalou, est revenu sur l'humanisme de Pierre Savorgnan de Brazza, fondateur de Brazzaville, et a émis le souhait de voir les investissements consacrés au mémorial s'améliorer davantage pour permettre à la directrice générale de ce haut lieu historique et culturel d'avoir les moyens suffisants de diversifier les activités dans sa structure.
Transmettre aux générations futures les valeurs d'un homme pacifique
Invité à prendre la parole au cours de cette cérémonie, l'ambassadeur d'Italie au Congo, Enrico Nunziata, a rendu hommage à la mémoire de l'illustre explorateur italo-français, Pierre Savorgnan de Brazza. « Il est de notre devoir commun de transmettre aux générations futures la merveilleuse histoire et les valeurs d'un homme juste et pacifique », a-t-il indiqué, avant de rappeler que lors de sa visite au mémorial éponyme à son arrivée au Congo, il a découvert la figure d'un homme d'une haute stature morale, pour sa philosophie de la non-violence, son opposition à l'esclavage, à tel point qu'il méritait le titre d'apôtre de la paix.
Pierre Savorgnan de Brazza, poursuit-il, était un homme aimé du peuple congolais dont il aimait et respectait les coutumes, les traditions et le mode de vie et qui a fait partie de l'histoire du peuple congolais pendant un quart de siècle, donnant sa vie pour que cessent les violences perpétrées contre ses frères congolais. Ce sont ces valeurs de liberté, de respect des droits humains fondamentaux et de paix qui ont donc fait de la ville de Brazzaville, grâce à l'héritage de Pierre Savorgnan de Brazza, Africain de coeur, le lieu idéal de rencontre entre l'Afrique et l'Europe.
Pour sa part, l'ambassadrice de France en République du Congo, Claire Bodonyi, a dit sa joie de participer à la commémoration de ce double anniversaire. « Beaucoup de choses ont été dites et je retiens de ce qui a été dit, Mme la directrice générale, chère Bélinda, grâce à qui nous sommes ici aujourd'hui et vous incarnez ces 143 ans et ces 17 ans. La mémoire, c'est apprendre notre passé, un passé impressionnant entre la France et le Congo, un passé d'amitié, un passé d'humanité, un passé qui nous porte au présent et qui nous conduit à l'avenir. L'avenir on ne le comprend que lorsque l'on sait d'où l'on vient. Ce mémorial nous permet de dresser les ponts entre nos cultures », a-t-elle signifié.
Une leçon inaugurale lance le débat
Après la série d'allocutions, le tour était revenu à la leçon inaugurale portant sur le thème « Le Mémorial Pierre-Savorgnan-de- Brazza, conquêtes, attentes et perspectives », faite par le Pr Joachim Emmanuel Goma-Thethet sous la modération du Pr Grégoire Lefouoba. Dans son intervention, le conférencier a rappelé que 17 ans après son inauguration et sa prise en main par sa directrice générale, Bélinda Ayessa, cette institution qui inspirait la peur, la crainte, a acquis plus de notoriété et de confiance auprès des Congolais.
Ce changement de situation est redevable à l'action dynamique de sa directrice générale qui a su mettre à profit ses talents de journaliste, de contact direct avec tous, sans distinction aucune. « Je ne saurais terminer mon propos sans la féliciter pour son leadership et sa contribution incontestable dans l'accès des Brazzavillois à la culture, aux loisirs, bref à la joie de vivre. Elle est sûrement, mieux que quiconque, celle qui a permis la visibilité de la ville de Brazzaville auprès des visiteurs étrangers », a-t-il conclu.
