La junte nigérienne a annoncé tard vendredi soir 7 octobre une réduction drastique de son budget national. En équivalents francs CFA, le budget révisé s'élève à 3 milliards d'euros contre 5 milliards initialement prévus. Une baisse de 40 % que le régime militaire arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup d'État fin juillet met sur le compte des sanctions internationales et régionales.
Des sanctions, dit la junte qui « exposent le pays à une baisse importante de ses recettes extérieures et intérieures ».
Depuis les premiers jours du coup d'État, toutes les frontières avec les pays de la Cédéao sont fermées.
À la frontière avec le Bénin, par exemple, près d'un millier de camions attendent depuis bientôt deux mois et demi de pouvoir faire entrer leurs marchandises.
D'après nos informations, certains transporteurs font le choix de passer par le Burkina Faso, mais ils sont peu nombreux et le commerce avec l'extérieur est effectivement à l'arrêt.
Le Niger ne peut plus en particulier exporter le pétrole, l'uranium et l'or, les matières premières qui constituaient, et de loin, la première source de revenus du pays.
La junte n'a pas pris le risque de ne pas verser les salaires des militaires, mais la plupart des fonctionnaires n'ont pas été payés depuis des semaines.
Face à l'incertitude qui pèse sur la situation économique du pays, les banques n'acceptent plus d'avancer l'argent à l'État nigérien comme cela se faisait avant.
Une situation qui pousse les prix à la hausse et pèse lourdement sur la population.