Émotion toujours aussi vive quatre jours après les exécutions filmées de deux civils dans la localité de Guzand, c'est dans le Nord-Ouest anglophone du Cameroun. Amnesty International s'est joint au concert des condamnations et appelle à une enquête urgente et impartiale pour que ces crimes ne restent pas impunis. Les autorités quant à elles ont annoncé l'ouverture d'une enquête.
Dans son communiqué, Amnesty International qualifie le double meurtre de Guzang de « énième manifestation de l'horreur vécue par les habitants des régions anglophones ». Un double homicide que l'ONG ne souhaite pas voir rester impunis. Ainsi invite-t-elle « les autorités à mener une enquête urgente et impartiale pour identifier les responsables et les traduire en justice ». Cette condamnation par Amnesty International résonne en écho avec les nombreuses réactions indignées enregistrées depuis la diffusion de la vidéo de ces exécutions.
Un choc et une sidération quasi nationale tel qu'on peut le voir dans les médias et les réseaux sociaux. Sur cette vidéo, on peut y voir deux jeunes hommes subir ce qui s'apparente à un procès face à des miliciens armés. Ces derniers vont soudainement les abattre de plusieurs balles, en plein jour, devant une foule ahurie et dans laquelle selon des témoignages étaient présents des proches et membres de leurs familles. Un groupe armé s'identifiant au gouvernement imaginaire de l'Ambazonie a revendiqué les faits.
La société civile et la classe politique ont largement dénoncé cette tragédie. Maurice Kamto du MRC évoquant par exemple « une barbarie sans nom et un pays qui se meurt », avant d'appeler à l'ouverture « d'un dialogue politique véritable ».