Madagascar: Manifestation du Collectif des candidats - Trois arrestations, Marc Ravalomanana parmi les blessés

Bien motivé à poursuivre leur manifestation, le collectif des candidats s'est heurté à des forces armées motivées à empêcher coûte que coûte toute tentative de rejoindre la Place du 13 mai.

Le sang a de nouveau coulé. La manifestation dirigée par le Collectif des candidats en est à sa sixième journée.

Si l'affrontement de ce lundi reste le plus violent, avec au moins huit blessés, ce qui s'est passé ce samedi, du côté d'Antanimena, a fait également plusieurs victimes. Outre les trois personnes qui se sont rendues au CHU Joseph Raseta Befelatanana, d'autres personnes ont également été blessées.

Parmi eux se trouvaient l'ancien président et non moins candidat du parti Tiako i Madagasikara (TIM), Marc Ravalomanana ainsi que le député du Ve Arrondissement, Fetra Ralambo Razafimbololona.

Deux des journalistes venus couvrir l'événement ont également été victimes d'éclats de bombes lacrymogènes. En tout cas, comme il a été annoncé, les forces de l'ordre utilisent du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants et toutes tentatives de rejoindre la Place du 13 mai seront réprimées.

Embuscade.

Après avoir donné rendez-vous à leurs partisans au rond-point Ankazomanga la « marche pacifique », avec Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina, Jean Jacques Ratsietison, Roland Ratsiraka, Tahina Razafinjoelina et Brunelle Razafitsiandraofa, emprunte l'artère principale menant vers le centre-ville afin d'atteindre le rond-point Antanimena, selon les explications de l'élu de Toamasina 1. « Avec un véhicule de la Gendarmerie qui ouvrait les voies, nous croyions que nous étions en sécurité.

Alors qu'une fois arrivés entre la station Total et le croisement vers Vassacos, ils ont tout de suite ouvert le feu. On nous a tendu une embuscade afin de nous blesser », a confié Roland Ratsiraka. En effet, la scène a surpris les observateurs. Et, la motivation affichée par les éléments des forces de l'ordre reste sans égale.

La « marche » bien qu'elle ait gagné en dynamique et en popularité n'a duré seulement qu'une trentaine de minutes.

Courses poursuites.

Quelques minutes qui ont montré une fois encore la puissance des forces armées malgaches, après ce qui s'est passé ce lundi à Ambohidahy, blessant ainsi le candidat Andry Raobelina, et ce qui a eu lieu mardi à Anosy. « Il s'agissait d'une marche pacifique mais on nous a tiré dessus avec des grenades en bâtons », a fait savoir Marc Ravalomanana blessé sur la jambe, le bras et le côté.

Peu importe, les courses poursuites se poursuivaient durant toute la matinée de ce samedi.

Les partisans du Collectif des candidats ont été pourchassés dans les petites ruelles d'Antanimena et d'Ankazomanga où Hajo Andrianainarivelo et Siteny Randrianasoloniaiko ont également eu droit à des coups de bombes lacrymogènes.

« On nous a ciblé. Nous condamnons l'utilisation de la force sur des personnes qui demandent tout simplement le respect de la loi », a d'ailleurs réagi Behozatse. Le tir de gaz lacrymogène s'est poursuivi jusqu'à Ambohimanarina.

Acte de répression

Quoi qu'il en soit, depuis le début de la matinée, les forces de l'ordre ont dispersé les quelques individus qui se sont déplacés pour prendre part à cette marche.

Durant près d'une heure et demie, elles ont arrêté trois personnes.

Une Mazda pickup 4x4 transportant une sonorisation mobile a été également appréhendée par ces éléments des forces de l'ordre.

En marge de cette journée mouvementée, le Collectif des candidats a donné une conférence de presse à Ankorondrano, durant laquelle les 8 candidats du collectif ont condamné ce qu'ils considèrent comme un acte de répression.

« On ne peut plus faire confiance à ce régime dirigé par Christian Ntsay. Il s'agit tout simplement d'un Etat voyou », a soutenu Hajo Andrianainarivelo, tout en indiquant que la manifestation se poursuivait et qu'ils donnaient déjà rendez-vous à leurs partisans, ce jour.
Faut-il également souligner que des manifestations du même acabit se sont produites à Manakara, à Mahajanga et à Toleara où une mère de famille faisait partie des blessés.

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