Cote d'Ivoire: Dissolution du gouvernement ivoirien - 2025 en ligne de mire

Sans surprise, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a mis fin, le 6 octobre dernier, aux fonctions du Premier ministre, Patrick Achi, et des autres membres du gouvernement. Le chef de l'Etat lui-même avait annoncé la couleur lors du dernier Conseil des ministres où il avait prévenu qu'une victoire aux élections locales, ne garantirait pas un maintien en poste ministériel. C'est dire si les esprits étaient déjà préparés à cette dissolution de l'équipe gouvernementale par le chef de l'Etat qui, il faut le dire, a habitué les Ivoiriens à un remaniement après les élections globales.

Nommé en mars 2021 après le décès de Hamed Bagayoko qui avait lui-même succédé à Amadou Gon Coulibaly, mort en juillet 2020, le désormais ex-Premier ministre avait rendu sa démission en avril 2022 avant d'être reconduit à son poste lors d'un léger remaniement. Le sera-t-il cette fois-ci encore ou a-t-il été remercié pour de bon ? Bien malin qui saurait répondre à cette question car au moment où nous traçons ces lignes, rien n'avait filtré sur son probable maintien ou sur le nom de son successeur.

Certes, bien des noms circulent, notamment celui du directeur de cabinet du président Ouattara, Fidèle Sarassoro ou celui du secrétaire général de la présidence, Abdourahmane Cissé, pour remplacer M. Achi à la Primature. Pour avoir passé plus de deux ans à la Primature- chose rare avec ADO-, il est fort probable que Patrick Achi ne soit pas reconduit à son poste. Mais sait-on jamais ; ADO peut surprendre d'autant plus que nous sommes en politique où il ne faut jurer de rien. Cela dit, il faut s'attendre à ce que des indéboulonnables à l'image de Kandia Camara, Adjoumani Kouassi et autres, paient les frais du remaniement en cours sur les bords de la Lagune Ebrié.

Les yeux des Ivoiriens sont tournés vers la présidence

Cette dissolution du gouvernement intervient un mois seulement après les élections générales du 3 septembre dernier où le parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), est sorti largement vainqueur des élections municipales et sénatoriales. Et pour un succès, on peut dire que c'en est un et l'on peut comprendre le président Ouattara qui a certainement en ligne de mire la présidentielle de 2025 car ne dit-on pas que « qui veut voyager loin ménage sa monture » ?

Certes, le parti au pouvoir a raflé la mise à l'issue des élections générales ; preuve qu'il a toutes les chances de remporter les élections à venir. Mais il ne doit pas dormir sur ses lauriers. Il gagnerait donc à se mettre en ordre de bataille s'il veut passer haut les mains à l'issue de la présidentielle de 2025. Et c'est la dynamique dans laquelle semble se placer ADO qui aura besoin de nouveaux hommes, d'une nouvelle équipe pour répondre aux préoccupations actuelles des Ivoiriens, notamment la vie chère.

Dans un contexte économique marqué par l'inflation, le chef de l'Etat devrait tout mettre en oeuvre pour juguler cette crise. La résolution de ce problème constituera un bon point pour le RHDP. En attendant, les yeux des Ivoiriens sont tournés vers la présidence d'où sortiront, dans les prochaines heures, le nom du nouveau chef du gouvernement et de sa nouvelle équipe.

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