Au moins 20 millions de Congolais souffrent des troubles mentaux, selon le ministère de la Santé publique.
Il a présenté ces statistiques en marge de la journée mondiale de la santé mentale, célébrée le 9 octobre de chaque année.
Cependant, a noté ce ministère, la couverture sanitaire des personnes en débilité mentale reste encore faible, à peine 5%.
Entre mépris, insuffisance de spécialistes dédiés et de structures médicales adaptées, la maladie mentale reste le parent pauvre du système de santé publique congolais. Difficile de marcher dans les rues congolaises, sans apercevoir des personnes, en pleine errance, à moitié nue, en train de fouiner dans les bacs à ordures pour manger. Cela dans l'indifférence totale. Ces citoyens, appelées abusivement fous, sont bien souvent atteints de schizophrénie, l'un des plus fréquent trouble mental qui entraîne un comportement déviant ou dérangeant exclusivement lié à la maladie, a fait savoir Dr Serge Munane, psychiatre congolais.
Il a regretté que le domaine de la santé mentale soit très peu soutenu par l'Etat congolais et les quelques acteurs qui financent ou appuient ce secteur soient des bailleurs extérieurs.
Pour Dr Serge Munane, l'autre urgence est d'avoir plus de professionnels dédiés car le nombre de psychiatres en RDC est encore très faible par habitant.
Ajouté à cela, une faible acceptabilité de la maladie de la santé mentale dans les communautés.
La plupart des pathologies sont considérées comme des possessions démoniaques ou bien des problèmes spirituels, précise ce psychiatre.
Toutefois, il a salué le fait que le ministère de la Santé et son programme de santé mentale soient actuellement en train d'élaborer un plan stratégique de prise en charge de la santé mentale.
« Ce plan ambitieux une fois validée et appliquée, permettra une bonne intégration de la santé mentale dans le système de santé. Chose qui pourra améliorer la prise en charge », s'est réjoui Dr serge Munane.